
Camille Ravinet sur ses 2,5 hectares de terrain à cultiver
Après des études en agronomie, Camille Ravinet, veut, à 23 ans, faire revivre des vignes sur les coteaux de Giverny. Et en extraire une production de vin : « Je suis passionné par l’agronomie, la gastronomie et l’histoire. Le vin réunit mes trois passions ».
Lors de recherches sur les coteaux de la Seine, Camille (qui vit à Bennecourt) découvre le cadastre mentionnant Les Vignettes, une parcelle recouverte de vignobles située au-dessus de l’église Sainte-Radegonde, qui produisait du Cailloutin : « Depuis le 19e siècle, cette parcelle n’a plus de culture, c’est un pré entretenu par les chevaux ». L’idée lui vient alors de refaire pousser des vignes sur cette parcelle de 2,5 hectares, afin de « réintroduire un patrimoine naturel ».
Du vin biologique
Depuis deux ans, aidé par de nombreux partenaires, le jeune entrepreneur qui a créé la société Vinolandscape, a procédé à l’analyse des sols pour s’assurer que la vigne s’adapte, au sous-solage afin de décompacter la terre et à sa fertilisation à l’aide d’engrais biologiques.
Car « faire du vin biologique est un pilier du projet. Ici, il y a beaucoup d’agriculture conventionnelle, j’espère que ce projet sera une locomotive pour l’agriculture biologique », confie Camille Ravinet.
L’analyse des sols ayant révélé une terre comprenant du silex et du calcaire, l’amateur de Chablis (et de Gevrey-Chambertin en rouge) a opté pour faire un vin blanc, « sec et fumé. Le sol et le climat normand se prêtent mieux au vin blanc ».
6 000 pieds plantés
Désormais clôt, le terrain sera cultivé dès le printemps : « 6 000 pieds seront plantés en mars. J’ai choisi du Chardonnay, un cépage non aromatique qui s’exprime selon ce que lui transmet le terroir », explique Camille.
Le jeune entrepreneur a déjà mis 6 000 euros de sa poche pour travailler les sols, investir dans les machines et acheter quelques pieds de vignes.
Grâce au financement participatif qu’il vient de lancer sur MiiMOSA, il espère récolter 8 500 euros pour finir d’acheter ses vignes. Les participants auront, en récompense, une bouteille de vin de Giverny ou un repas dans les vignes.
Vinifié à côté de Chablis
Une fois récolté, le raisin sera transporté dans des caissettes et des camions frigorifiques en Bourgogne, à côté de Chablis, et vinifié par le Domaine de Verret.
Sa mise en bouteille est prévue pour 2022 car « il faut trois ans pour entretenir les sols et les vignes et donner une forme au pied », rappelle Camille qui a déjà pensé à l’étiquette du Vin des Coteaux de Giverny :
« C’est un concept à la manière de Mouton-Rothschild à Bordeaux. J’aimerais faire appel à des artistes de Giverny qui, chaque année, proposeraient une œuvre pour l’étiquette ».
Une participation locale qui inscrirait le vin dans son terroir. Évaluée à une quinzaine d’euros, la bouteille sera vendue sur place et chez un caviste de Vernon.
Camille Ravinet envisage dans un premier temps de produire 6 000 bouteilles de vin des Coteaux de Giverny et « pourquoi pas étendre la culture des vignes aux terrains voisins ».