
Une campagne d’affichage a été lancée depuis lundi 3 décembre sur les arrêts de bus.
Elles s’affichent en portrait notamment sur les arrêts de bus. Des femmes sapeurs-pompiers qui lancent un appel : « Tournées vers les autres. Toi aussi rejoins-nous ! »
Depuis lundi 3 décembre, le Service départemental d’incendie et de secours du Val-d’Oise (Sdis 95) a lancé une grande campagne de recrutement de sapeurs-pompiers volontaires.
Celle-ci à un double objectif : répondre au besoin constant d’augmenter ses effectifs afin d’assurer au mieux l’ensemble des missions qui lui sont dévolues et élargir le panel des profils que le Sdis recrute, en particulier en féminisant d’avantage ses effectifs. À ce jour, sur 1573 volontaires seulement 11 % sont des femmes.
« Faire tomber le stéréotype »
Il s’agit de faire tomber le stéréotype habituellement répandu du métier de pompier, qui laisse à penser qu’il s’agit d’une activité réservée aux hommes », explique le capitaine Jean-Luc Parienti, chargé de mission au service suivi et développement du volontariat du Sdis 95.
Si l’image du pompier sortant d’un immeuble en flammes les victimes sur son dos fait rêver de nombreux enfants, 80 % des interventions des soldats du feu concernent les secours à la personne. Des victimes de malaise cardiaque, des accidentés de la route… Des personnes ayant besoin de soins nécessitant un savoir-faire plus que du muscle.
« Il suffit d’être en bonne santé »
Ainsi, le Sdis entend simplifier les tests physiques préalables à toute intégration.
Il suffit d’être en bonne santé pour postuler », souligne le capitaine Jean-Luc Parienti.
Il en va de même pour la formation dont la durée, jusque-là d’un mois, était un frein à de nombreux postulants confrontés à des problèmes d’emploi du temps avec leur vie professionnelle et/ou personnelle. Les volontaires pourront à l’avenir partir en intervention au bout de dix jours de cours et d’entraînement, avec la possibilité de poursuivre leur formation ultérieurement.
Parallèlement à cette démarche, toujours dans l’esprit de s’adapter encore davantage aux contraintes spécifiques des femmes et des hommes, le Sdis a décidé de mettre en place un système de garde plus flexible. À partir de janvier, un volontaire pourra venir pour 6h contre 12 à 24h aujourd’hui. Ce qui lui permettra de jongler plus facilement entre ses missions au sein des pompiers, son travail et sa vie de famille.
Renseignements sur le site www.sdis95.fr
« C’est une fierté de pouvoir aider les gens »
C’est entre deux cours qu’Anaïs Labbé prend quelques minutes pour répondre à nos questions. Il faut dire que la jeune femme de 26 ans mène de front plusieurs activités. En 3e année d’études de kiné, elle travaille également dans le milieu associatif au sein d’un club de football et est, depuis deux ans, sapeur-pompier volontaire pour le Sdis 95. « Mes proches me disent parfois que ça fait beaucoup, mais c’est juste une question d’organisation », affirme la jeune femme qui ne se voit pas lâcher son uniforme bleu et rouge : « Ça m’apporte tellement plus que ça ne me coûte ! ».
Attirée par le côté sportif et collectif du métier, mais également « son esprit très familial avec beaucoup de cohésion et de rigueur », Anaïs a passé le pas, motivée par l’envie « d’aider les gens, d’être là pour eux ». Après avoir effectué sa formation, elle intègre la compagnie de Courdimanche en octobre 2016. « J’ai tout de suite aimé le milieu et l’ambiance. »
Ainsi, à l’aube de débuter sa carrière professionnelle, la future kinésithérapeute entend continuer ses missions chez les pompiers. « Être volontaire c’est quelque chose qui me plaît, c’est très enrichissant et ça m’a énormément apporté dans ma vie. C’est une fierté de pouvoir aider les gens surtout à l’heure actuelle. » Et de lancer un appel à toutes ces femmes qui n’oseraient pas suivre son exemple : « Elles doivent se dire que rien n’est impossible à partir du moment où l’on se donne les moyens. Si c’est à cause du côté sportif, on vous aide à progresser. Le fait que ce soit un monde masculin, là encore, il ne faut pas que ça soit une barrière. Les femmes ont leur place chez les pompiers. »

Anaïs Labbé est pompier-
volontaire depuis 2016. (©Dr)