
L’EPR de Flamanville (Manche) démarrera-t-il en 2020 comme l’espère EDF ? Rien n’est moins sûr après une nouvelle réunion à l’Autorité de sûreté nucléaire. (©Jean-Paul BARBIER)
Mardi 9 avril 2019, l’Autorité de sûreté nucléaire réunissait son groupe permanent d’experts au sujet des soudures de l’EPR de Flamanville (Manche).
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Selon Le Monde, les échanges ont été tendus entre l’ASN et EDF à qui il a été demandé de prouver la fiabilité de 58 soudures.
66 soudures non conformes, certaines quasi-irréparables ! La pratique #EDF de l'exclusion de rupture" nous fait courir des risques majeurs, inacceptables.
Une décision courageuse s'impose : ne PAS mettre en service l'EPR#EPRxithttps://t.co/N7WrJOLv8m— Thierry Salomon (@ThierrySalomon) April 10, 2019
Alors que l’électricien espérait pouvoir repousser la réparation de huit soudures essentielles – puisque intégrées dans l’enceinte de confinement – en prouvant leur fiabilité, le gendarme du nucléaire s’opposerait à ce scénario.
Une position qui pousserait EDF à revoir complètement son calendrier.
Une facture qui monte déjà à 11 milliards
Comme l’expliquait, en janvier 2019, Bernard Doroszczuk, le nouveau président de l’ASN :
Si, à l’issue de l’instruction, l’ASN estimait que les justifications qui ont été fournies par EDF n’étaient pas suffisantes et qu’il fallait reprendre les soudures, le délai aujourd’hui envisagé par EDF pour la mise en service de l’EPR ne pourrait pas être respecté.
Selon Le Monde, l’avis de l’ASN, initialement programmé début mai, pourrait, cette fois, être publié « avant l’été ».
Toujours selon le quotidien, si EDF devait se pencher sur ces huit soudures, la mise en service de l’EPR pourrait être différée « d’au moins deux ans ».
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Rappelons que l’EPR, lancé en 2007, devait initialement démarrer en 2012 et coûter 3,5 milliards d’euros. La facture est désormais montée à près de 11 milliards.
#nucléaire – Aprés la réunion du Groupe Permanent d'experts Nous attendons avec impatience que l'#ASN se prononce sur les soudures ratées (comme le reste) de l' #EPR de #Flamanville. Des nouveaux retards et surcoûts à prévoir ??? pic.twitter.com/9ktUznO8qp
— Rousselet Yannick (@plutonyck) April 10, 2019
Selon le calendrier d’EDF, le chargement de combustible pour Flamanville 3 devait être engagé à fin 2019, le raccord au réseau électrique début 2020 et le lancement à pleine puissance courant 2020.
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En attendant l’avis du gendarme du nucléaire, c’est plutôt l’incertitude qui prédomine.