
Dominique Régeard maire de Lion-sur-Mer, a fait ouvrir un local pour héberger des migrants de Ouistreham. Une de ses administrées l’attaque en justice. (©Arnaud Héroult/Liberté Le Bonhomme Libre)
À Lion-sur-Mer près de Caen (Calvados) un local de 10 places est ouvert pour héberger des migrants la nuit en ce début d’année 2019. Des réfugiés soudanais qui stationnent à Ouistreham, à 8 km de là, dans l’espoir de rallier l’Angleterre par un ferry qui effectue la liaison Ouistreham-Portsmouth.
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Un local pour la nuit
Depuis le début de l’année 2019, c’est le CAMO (collectif d’aide aux migrants de Ouistreham) qui gère les transports (le soir et le matin, le local n’est pas ouvert le jour) des migrants entre Ouistreham et Lion-sur-Mer. Mais aussi le ménage, les petits-déjeuners…
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En conseil municipal de Lion-sur-Mer lundi 1er avril 2019, le maire de Lion-sur-Mer Dominique Régeard a annoncé qu’une habitante de la commune avait saisi le tribunal administratif de Caen.
Cette Lionnaise souhaite faire condamner le maire, « car elle considère que je n’ai pas droit de le faire », précise Dominique Régeard.
Elle soutient aussi que le local en question est dans l’école. Il est au-dessus et les migrants ne peuvent y aller pendant la journée. Elle affirme également que cette décision aurait dû être prise après un vote du conseil municipal et du conseil d’école.
Dernier grief à l’encontre du maire de Lion-sur-Mer :
D’après elle, je n’aurais pas le droit d’ouvrir ce local car j’aiderais des réfugiés sans papiers.
« Considérations humanitaires d’urgence »
C’est le 17 décembre 2018 que le maire de Lion-sur-Mer, Dominique Régeard, avait pris cette décision « seulement pour des considérations humanitaires d’urgence. Une liste de l’opposition au conseil m’avait aussi demandé ce qu’on pouvait faire pour les réfugiés », expliquait-il à l’époque.
Le local, qui sert l’été à héberger les sauveteurs en mer d’abord ouvert jusqu’à la trêve hivernale (le 20 mars 2019) est disponible jusqu’au 21 avril 2019.
Les nuits froides ne s’arrêtent pas au printemps, explique Dominique Régeard. En revanche après le 21 avril, nous aurons besoin du bâtiment.
Pas d’autres réactions dans la commune
Au sein du conseil municipal de Lion-sur-Mer, pas une voix ne s’est fait entendre pour critiquer la décision du maire. « Je ne suis pas naïf, mais à part cette dame personne n’a osé me le dire [sa désapprobation] en face. Les gens qui sont venus me parler de ce sujet, c’est pour me soutenir. »
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