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Gérard Barbedette ne veut plus cautionner la politique du gouvernement pour les collectivités locales. (©La Chronique républicaine)
Gérard Barbedette vient de l’annoncer dans un texte qu’il nous a adressé : il a envoyé le 27 décembre dernier sa lettre de démission de ses fonctions de maire de Poilley à la préfecture.
Il restera au conseil municipal qui, étant au complet, pourra élire un nouveau maire sans avoir à organiser d’élections complémentaires. En attendant, c’est le premier adjoint Noël Demazel qui doit assurer l’intérim.
Gérard Barbedette explique ses raisons dans le texte suivant :
» Il y a maintenant 16 ans passés que je suis élu à Poilley, d’abord Adjoint de 2001 à 2008 puis Maire. J’ai tenté, et je crois avoir en partie réussi, de développer cette Commune, de la doter des services nécessaires, d’y mener une politique conforme à mon engagement.
Personnellement, une loi de mai 2013 d’un ministre de l’intérieur, devenu Président de la République, m’a privé du droit de siéger dans l’intercommunalité du fait de mon emploi dans une collectivité membre*. J’ai tenté quatre années,durant, de trouver un emploi dans une autre collectivité hors secteur, sans succès ; je pense, après multiples courriers et quelques entretiens que la fonction de Maire ne convient pas aux éventuels employeurs.
Plus généralement, par leurs réformes, les différents gouvernements ont contraint les communes à se fondre dans des regroupements qu’elles n’avaient pas souhaités, dont les organes délibérants ne répondent en rien à la règle démocratique la plus élémentaire : un homme, une voix. »
« Plus possible de cautionner cette politique »
« C’est pour moi un crève-cœur. Qu’aura-t-on gagné à ces réformes ? De nouvelles sources de conflits, un travail doublé voire triplé pour les élus locaux qui doivent maintenant faire face aux réunions municipales, à la multiplication des réunions sur les SCOT, les plans de ceci, les cartes de cela, toutes ces obligations imposées par l’Etat qui visent en fait à « ficeler » les décisions des élus locaux.
Qu’y aura-t-on gagné ? Des élus découragés qui se désintéressent progressivement de la gestion chaque jour plus complexe des affaires publiques ; Des coûts supplémentaires au moment où on nous annonce de plus en plus de restrictions de recettes des collectivités locales, par les moyens les plus variés. Le Président élu n’est-t-il pas en train de supprimer la taxe d’habitation ? On sait ce que cela signifie : les élus n’auront plus la maîtrise de la politique municipale puisque le budget communal dépendra désormais pour l’essentiel des dotations de l’Etat !
Quant aux compensations promises, l’expérience montre qu’elles ne suivent jamais les besoins. Il ne m’est plus possible, comme Maire, de cautionner cette politique en totale contradiction avec l’esprit que j’avais pour le développement de ma « petite commune ».
J’ai affronté et supporté les difficultés croissantes de la gestion quotidienne des affaires municipales. Vous comprendrez, que malgré le vif attachement que je porte à Poilley et à ses habitants, l’accumulation des déceptions me conduise à jeter l’éponge. C’est pourquoi j’ai ma démission de mes fonctions de Maire.
Malgré ma forte envie de cesser mon activité locale, conscient de mes responsabilités, je resterai, s’ils le souhaitent, à la disposition de mes successeurs dans le conseil municipal.
N’en doutez pas, la décision de démissionner me pèse car j’ai consacré une partie de ma vie à Poilley. En retour ces seize années au service des Poillénais m’ont procuré de grandes joies. Je leur en serai toujours reconnaissant. «
- Gérard Barbedette travaille à la mairie de Saint-Georges-de-Reintembault