
Défilé à Brest par le patronage laïque Bergot (©PLB).
L’histoire du patronage laïque (PL) Bergot débuta en 1948 à Brest quand «quelques mères d’élèves de l’école publique du Bergot» décidèrent «de proposer des activités le jeudi aux enfants du Camp Bergot».
200 enfants encadrés par quatre bénévoles (mesdames Cadec, Duchene, Martel et Bronnec dite «Mémé») dans un quartier de baraques : ces pionnières étaient d’autant plus méritantes que leur action contribuait à ce que la vie reprenne ses droits dans une ville meurtrie.
300 adhérents
Le PLB naquit officiellement le 25 juin 1949 avec Yvon Golomer comme président, regroupant «dès ses premiers pas 300 adhérents, adultes et jeunes, répartis en six activités» : basket, football, danse enfantine, chorale, théâtre et, plus typique de l’époque, clique (lire ci-dessous).
Les footballeurs s’entraînaient près de l’église du Bergot et les basketteurs sur le terrain de l’actuelle Zup.

Le foot en 1951 au PL Bergot (©PLB)
En 1953, la ville attribua au «patro» un terrain, rue Le Chatellier, sur lequel il monta des baraques. Le virage des «années 68» aurait pu être dur à négocier, surtout après la mort du président Charles Martel en 1967, mais une nouvelle équipe sut donner un nouveau souffle au PLB sous la présidence d’Yves Bodenes : «Tous les jeunes de 14 à 25 ans sont acceptés, quelles que soient leurs opinions politiques ou religieuses, quelle que soit leur longueur de cheveux.»
Le parent pauvre

Garderie de vacances du PLB en 1971 (©PLB).
L’apparence peu engageante des «locaux vétustes, voire pourris et repoussants» n’eut jamais raison de la motivation des bénévoles qui se salissaient volontiers les mains pour rendre le «patro» plus accueillant. Un quotidien régional titra tout de même, en 1972, que le PLB en avait «sa claque d’être le parent pauvre des patronages municipaux».
Il fallut attendre 1978 pour que la Municipalité vote enfin le budget nécessaire à la construction d’un bâtiment en dur, soit 25 ans d’habitat «provisoire» pour un «patro» qui comptait déjà 310 adhérents ! Le bâtiment fut inauguré le 5 janvier 1980, rue du Minervais (aujourd’hui rue de Vendée), en présence du maire, Francis Le Blé. Ces locaux bénéficièrent en 2008 d’une extension de 250 m², rendue indispensable par la croissance des effectifs (916 adhérents en 2005 !).
Par-delà toutes ces évolutions, le PLB «a toujours pour moteur les valeurs de liberté, d’égalité et fraternité, s’efforçant de les faire vivre au quotidien dans ses multiples activités, s’attachant particulièrement à la socialisation, à la coopération et au partage des connaissances», dixit l’actuel président, André Schleret.
Benoît Quinquis
Infos pratiques :
Sources : 60 ans de bénévolat et de militantisme dans une association d’éducation populaire, brochure éditée par le PLB en 2009.
La clique du PLB, 28 ans tambour battant
Clique : curieux nom pour une formation musicale ! Il s’agit pourtant bien d’une sorte de fanfare, composée de tambours, de fifres et parfois de clairons. La clique fait partie intégrante du folklore suisse, notamment lors du carnaval de Bâle, mais elle compta aussi parmi les premières activités proposées dès 1949 par le PL Bergot, sous la conduite de monsieur Rolando.
La clique du PLB fut très active dans les années 1950 où elle animait notamment les défilés précédant le rassemblement du Lendit. Elle comptait encore 120 pratiquants de tous les âges en 1964 et, quand monsieur Le Grand succéda à Rolando en 1967, elle était la seule clique du Finistère appartenant à un patronage laïque.
Signe des temps, en 1972, elle ne comptait déjà plus que 30 adhérents, mais n’en restait pas moins active et faisait de nombreux déplacements : «C’est la seule vraie clique de Brest, et même de Bretagne» claironnait (c’est le cas de le dire !) Monsieur Le Grand.
La presse locale lui emboîtait le pas en la désignant comme «l’enfant chéri et vedette du PL Bergot» et on imagine sans peine, en effet, quelle visibilité la clique donnait au patronage quand elle défilait dans les rue de la Zup un dimanche matin !
Faute d’effectifs, la clique mit un terme à ses activités en 1977, après tout de même 28 ans d’existence ininterrompue ! Autant dire que son importance dans l’histoire du patro est loin d’être anecdotique.