Héroïques, les Sudaf peuvent savourer : ils viennent de faire tomber les Blacks chez eux ! (©Canal+ Sport)
C’est LE match de 2018. 15 septembre. 4e journée de Four Nations. L’Afrique du Sud mate la Nouvelle-Zélande, chez elle (34-36). Actu Rugby a sélectionné cette rencontre comme la meilleure de l’année. Pourquoi ?
Parce que le scénario était dingue
Il n’y a pas de bon film sans scénario qui tienne. Et celui-ci fût assez dingue, il faut se le dire. 4 minutes suffisent aux Blacks pour ouvrir la marque, et creuser une première fois l’écart. Jordie Barrett, puis la fratrie Smith mystifient la défense visiteuse. 12-0 à la 17e avant un réveil tonitruant des Springboks : Dyantyi, le Roux et Marx infligent un 21-0 à la Nouvelle-Zélande. A la pause, l’Afrique du Sud mène 24-17.
Sonnés, les Blacks encaissent un quatrième essai d’entrée de seconde période. Peu avant l’heure de jeu, Dyantyi marque un doublé et repousse les locaux à 12 longueurs. Dans les vingt dernières minutes, les Blacks pensent faire une « remontada » en inscrivant deux essais. Problème, aucun des deux n’est transformé : la Nouvelle-Zélande échoue donc à deux points des Springboks, malgré une fin de match irrespirable.
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Parce que l’Afrique du Sud l’a fait
Les dernières rencontres tournaient souvent à la démonstration. 41-13 le 17 septembre 2016, 57-17 un mois plus tard, 57-0 le 16 septembre 2017… Les Blacks avaient fait des « Sudaf » leur proie favorite. Il fallait remonter au 12 septembre 2009 pour retrouver trace d’un succès des Springboks sur le sol Maori. L’Afrique du Sud s’était alors imposée 32-29 à Hamilton. Depuis, les Néo-zélandais l’avaient emporté huit fois consécutivement.
Le 15 septembre 2018, cette série prend fin. Ce soir-là, l’Afrique du Sud fait tomber les Blacks, chez eux. Un exploit colossal pour une victoire 36-34. Tout avait mal commencé pour les Springboks, menés 12-0 dès la 17e minute. Ils n’ont rien lâché, allant jusqu’à compter 14 points d’avance à la 42e minute (17-31). Le come-back des Néo-zélandais n’y fera rien : l’Afrique du Sud s’impose de deux petits points. Neuf ans après.
Les @Springboks, neuf ans après !
📆 Une première depuis 2009
💪 Dyantyi répond à Ioane
🚫 2/6 pour Beauden Barrett#NZLvRsa pic.twitter.com/ukvHZQ914W— Actu Rugby (@acturugbyfrance) September 15, 2018
Parce que Ioane a trouvé à qui parler
Cette année 2018 a été celle de l’éclosion de Rieko Ioane. Un crack de plus, avec des statistiques dantesques. L’ailier honorait ce samedi-là sa 18e sélection, avec 16 essais au compteur. Aux 37e et 51e minutes, il marque à deux reprises pour permettre à ses coéquipiers de rester dans la partie. 18 réalisations en autant de capes, un bilan hors du commun pour ce joueur de seulement… 21 ans.
Sauf que durant ce match, un homologue l’a regardé droit dans les yeux. Un certain Aphiwe Dyantyi. Avec 39 mètres parcourus ballon en main, le Springbok de 24 ans a été le deuxième joueur le plus efficace de son équipe dans ce secteur, derrière un certain Cheslin Kolbe (48 mètres). Comme son vis-à-vis, Dyantyi a inscrit deux essais : le premier, et le dernier de sa sélection. Pour relancer, et tuer le match.
Aphiwe "Ngcobo Express" Dyantyi must surely be front runner for
2018 SA Player of the Season. His left foot step on Barrett to score his 2nd try was my highlight. Man of the Match without a doubt. #NZLvRSA pic.twitter.com/2COgM9wvqR— ThandoManana (@TandoManana) September 15, 2018
Parce que pour une fois, les frères Barrett se sont loupés
Tout semblait pourtant bien parti. Jordie qui ouvre le score dès la 4e minute, Beauden qui règle la mire 13 minutes plus tard après un premier échec… Et puis les boulettes. A la 25e minute, l’arrière joue rapidement un touche vers Ioane, à 25 mètres de sa ligne. La passe n’est pas bonne, le rebond profite à le Roux qui s’en va aplatir. Cet essai permettra aux Boks de mener 14-12. Un avantage qu’ils ne lâcheront plus.
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Son frère, Beauden, n’a pas connu plus de réussite au pied. Quatre transformations (5e, 38e, 61e, 74e) fuient le cadre. L’ouvreur néo-zélandais affiche une imprécision rarissime face aux perches. 2/6, soit huit points laissés au pied. Un brin de réussite supplémentaire aurait au moins évité la défaite aux Blacks. Mais ceux-ci ont vu leur fratrie anormalement friable ce soir de septembre 2018.