
Le robot de 8 mètres de long et de 3,5 mètres de haut
« Ces protège-pointes sont vraiment efficaces. Que vous a conseillé votre podologue ? » Dans les allées de la nouvelle pharmacie située à Carré Sénart, à Lieusaint, les blouses blanches ont quitté momentanément leur comptoir pour conseiller et orienter les patients.
Certains ne retrouvent plus leur rayon. Et pour cause, cette boutique de 360 m2, qui a ouvert ses portes le lundi 1er avril, a triplé de surface par rapport à l’ancienne. Alors, les pharmaciennes sont aux petits soins. Il faut dire que l’officine vient de faire l’acquisition d’un « petit » bijou de la technologie qui leur permet de gagner un temps considérable et, ainsi, d’offrir une écoute personnalisée.
Mieux conseiller
Ce nouveau « joujou » n’est autre qu’un robot entièrement automatisé de 8 mètres de longueur et de 3,5 mètres de hauteur qui dispense les salariés du stockage, de l’inventaire et de la distribution des produits. Autant dire, le nec plus ultra de la machine à tout faire, implantée dans l’arrière-boutique.
Un gain de temps et de place »
Une petite révolution. Au comptoir, un pharmacien tape, sur son écran, la commande de l’ordonnance de sa cliente : deux boîtes de Plaqueril. Ensuite, c’est la machine qui travaille.
L’automate va se diriger vers le médicament qu’il a préalablement rangé et gardé en mémoire. « Le robot scanne le code-barres, s’assure que la date de péremption et vérifie que le produit n’a pas été retiré du marché, explique Frédéric Lemaire, responsable commercial chez Meditech en Île-de-France. Cela permet de décharger les collaborateurs de ce job inintéressant pour garder un contact avec le patient qu’ils peuvent ainsi mieux conseiller. Le pharmacien n’a plus à se rendre à la réserve. »
En effet, les médicaments glissent directement jusqu’à la caisse en une poignée de minutes.
En tout, la machine gère entre 4000 et 5000 références. Sans oublier la parapharmacie qui compte quelque 2 500 produits. « C’est un gain de temps et de place considérable, remarque Frédéric Lemaire. Pour autant, il n’est pas question que le robot ne remplace l’homme. »
À Carré Sénart, c’est même le contraire puisque le responsable de la pharmacie a doublé ses effectifs en augmentant sa surface. De huit, il est passé à seize salariés, toutes spécialités confondues, naturopathie, esthétique, diététique, etc. À l’heure où l’intelligence artificielle menace de remplacer certains employés, contrairement aux idées reçues, la robotisation permet donc parfois de redonner une place aux relations humaines. Pourtant, en France, ce système peine encore à se démocratiser. En tout, seulement 800 officines ont opté pour le robot dans le pays.
Vanessa RELOUZAT