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Protéger les mineurs de l’alcool

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Dans la région, le taux d'expérimentation de l'alcool chez les mineurs est supérieur à la moyenne française ©L'Action Républicaine -
Dans la région, le taux d'expérimentation de l'alcool chez les mineurs est supérieur à la moyenne française (©L'Action Républicaine).

Au début du mois de janvier, Pascal Lelarge, préfet du Finistère a indiqué que l’alcoolisation des mineurs constituait « un véritable problème, qui affecte la santé et l’ordre publics ». Il a souligné être « pleinement engagée dans la lutte contre ce phénomène, particulièrement prégnant dans le département ».

Pour rappel, la loi de modernisation de notre système de santé du 26 janvier 2016 a renforcé les obligations et sanctions (voir encadré) liées à l’interdiction de la vente d’alcool aux mineurs.

L’alcoolisation à outrance de certains mineurs, le docteur Philippe Vic, responsable d’unité au service de pédiatrie et néonatologie du Centre hospitalier de Cornouaille, la constate toutes les semaines. Il indique :

Actuellement, il y a environ un mineur fortement alcoolisé à venir aux urgences par semaine. Il y a trois ans, nous avions beaucoup de collégiens. J’ai l’impression qu’il y avait une compétition entre eux, pour savoir qui buvait le plus. Nous avons donc arrêté de communiquer les grammages.

Beaucoup de ces jeunes boivent de l’alcool fort pour être vite saoul.

« Ne banaliser aucun cas »

Quand ces jeunes arrivent à l’hôpital, ils sont mis sur perfusion pour leur apporter de l’eau et du sucre.

Certains sont en coma éthylique. Nous regardons s’il n’y a pas de traumatisme et nous cherchons aussi s’ils ne consomment pas autre chose, comme du cannabis, indique Philippe Vic. Ces jeunes restent dormir à l’hôpital et nous faisons ensuite le point sur leur situation. La consommation d’alcool, notamment quand elle est faite seul, est parfois la partie émergée de l’iceberg et cache des problèmes profonds. Il ne faut banaliser aucun cas.

En Bretagne, les chiffres d’une enquête conduite par l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies révèlent que les taux de consommation régulière d’alcool à 17 ans sont au-dessus de la moyenne française. En métropole, 91 % des jeunes interrogés ont déclaré avoir expérimenté l’alcool dans l’année contre 96 % en Bretagne. Toujours selon cette étude, 13 % des Finistériens de 17 ans indiquaient boire au moins dix fois de l’alcool dans le mois, contre 10,5 % en métropole.

Rôle des parents

Alors comment lutter contre cette tendance ? « Il manque peut-être une éducation au « bien boire ». À Bordeaux ou en Bourgogne, terre viticole, l’alcoolisation massive est moins élevée », note Philippe Vic. Il souligne également le rôle des parents dans la prévention : «

Pour certains d’entre eux, que leurs enfants mineurs boivent de la bière n’est pas un problème car ils ne considèrent pas cette boisson comme de l’alcool.

Au centre d’addictologie de Quimper, Claudie Janowski, infirmière, fait le même constat :

Des parents font goûter du vin à leurs enfants, alors qu’ils ne le font pas avec du whisky.


Intensification des opérations de contrôle
Avec l’application de la loi de modernisation du système de santé du 26 janvier 2016, la preuve de leur majorité doit être systématiquement demandée aux clients auxquels il est délivré de l’alcool (débits de boissons, commerces et établissements de nuit). La préfecture indique que les forces de l’ordre intensifieront en ce début d’année 2017 leurs opérations de contrôle.
La préfecture souligne que «les sanctions pécuniaires prévues en cas de non-respect de ces prescriptions sont doublées, passant de 3 750 à 7 500 euros. Ce maximum est porté à 15 000 euros lorsque le mis en cause a été condamné depuis moins de cinq ans pour un délit prévu aux articles L 3353-1 à L 3353-6 du Code de la santé publique». Des peines complémentaires d’interdiction d’exercer, de fermeture de l’établissement et de confiscation peuvent également être prononcées.
Les sanctions prévues contre le bizutage sont également étendues à toute personne qui incite autrui à «consommer de l’alcool de manière excessive» lors de manifestations ou de réunions liées aux milieux scolaire et socio-éducatif.


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