Maxime Langevin a été très bon en deuxième mi-temps contre Strasbourg (cinq buts) même s’il n’a pu inscrire le but qui aurait donné l’avantage aux siens à une minute de la fin. (©Sport à Caen)
Blessé durant la préparation et absent lors des deux premiers matchs, Maxime Langevin n’a pas pu stopper la spirale de défaites traversée par son équipe à son retour. Le capitaine caennais, auteur d’une première partie de saison assez décevante, fait le bilan de la première phase sans faux-semblants.
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Sport à Caen : Maxime, c’est un point de gagné ou un point de perdu contre Strasbourg ?
Maxime Langevin : C’est un sentiment un peu mitigé. C’est d’abord de la déception parce qu’on avait coché ce match pour le gagner. Au vu de la situation, il était très important de le gagner. Après, avec un peu de recul, on galère à prendre des points cette année donc c’est toujours un point de pris. On n’en avait que deux. C’est quand même un petit pas vers l’avant. On aurait pu perdre ce match dans la dernière action. Ce n’est pas satisfaisant mais ce n’est pas non plus décevant. Il faut maintenant se servir de la prépa hivernale pour se remettre en question et essayer, dès les premiers matchs de la phase retour, de gagner. Sinon ça risque d’être compliqué.
Ce match contre Strasbourg, on peut penser qu’il se serait terminé différemment dans un autre contexte…
La situation est très, très compliquée. Tout le monde est un peu dans une phase de doute. C’est normal au vu des résultats. On n’arrive pas à développer le jeu qu’on espérait produire cette saison. Ça explique peut-être notre manque de lucidité sur certains ballons. Ce match-là, en pleine confiance, je pense qu’on le gagne. Mais on ne peut pas revenir en arrière ni acheter des points… Il faut avoir conscience qu’on s’est mis en difficulté sur cette première partie de championnat. J’espère que sur la phase retour on sera moins surpris par les équipes adverses, on développera un jeu plus complet et, surtout, qu’on arrivera à être réguliers sur une heure. Tant qu’on n’aura pas une certaine stabilité dans notre jeu, ce sera compliqué.
Maxime Langevin a été formé à Caen en-dehors d’un passage par le centre de Cesson-Rennes. (©Sport à Caen)
Une victoire, un nul et onze défaites : cette première partie de saison est catastrophique ?
Comptablement, c’est quand même très dur. Au début, d’autres équipes ne gagnaient pas beaucoup non plus. Dernièrement, les résultats ne sont pas en notre faveur. On est la seule équipe qui n’a pas démarré son championnat. Psychologiquement, ce n’est pas évident. Ça reste le sport de haut niveau. On a peut-être sous-estimé le niveau de la poule et du championnat. À l’heure actuelle, c’est très dur de gagner un match de Proligue. On ne peut en vouloir qu’à nous-mêmes de ne pas avoir mis les ingrédients. C’est le constat à la mi-saison. J’espère que cette trêve d’un mois et demi va nous permettre de changer des choses et de revenir complètement différents. Si on ne change pas, on va tout droit vers la descente. J’ai envie de garder de l’optimisme, je crois en cette équipe qui a beaucoup de potentiel, il faut qu’on arrive à être synchro pour exploiter ce potentiel au maximum.
« Si on accroche ce maintien, on reviendra de loin »
Vous ne vous êtes pas vus trop beaux en annonçant l’objectif des playoffs en début de saison ?
Chaque équipe est ambitieuse en début d’année. Ça fait partie du truc. Quand on fait le bilan aujourd’hui, on peut dire que c’était beaucoup trop ambitieux pour nous. Clairement, il n’y a que le mot maintien qui est dans nos têtes. On va se donner des objectifs plus réalisables. Si on accroche déjà ce maintien, on reviendra de très, très loin. Il faut être concentré là-dessus, mais match après match. On a quand même beaucoup de retard pour l’instant.
Ta première partie de saison est à l’image de l’équipe, pas au niveau attendu, malgré une très bonne deuxième mi-temps contre Strasbourg. Quel est ton sentiment sur le plan personnel ?
Je ne peux pas dire que je suis satisfait individuellement de ma première partie de saison. Je ne me cherche pas d’excuse mais malheureusement je me suis blessé au genou en fin de préparation, ce qui m’a donné un peu de retard dans tous les compartiments en début de saison. J‘ai traîné ça assez longtemps. J’ai un peu modifié mon jeu, ce qui fait que j’étais moins percutant et moins dans la lecture du jeu. Le capitanat était aussi une découverte pour moi. Je me suis peut-être trop occupé de l’équipe et pas assez de moi. Ces derniers temps, j’ai fait un gros travail sur moi-même. Je me suis recentré sur ce que j’ai à faire. C’est mon club de cœur. Il faut tout donner sur le terrain. On n’a pas le droit de se cacher. Je ne me suis pas posé de question contre Strasbourg en deuxième mi-temps. Je me suis dit que ça ne servait à rien si je n’allais pas vers le but. Ça a payé. Je suis content de rebondir avant cette trêve. Mais il va falloir que j’apporte plus au groupe en deuxième partie de saison.
Maxime Langevin tournait à 3,5 buts par match lors de sa première année en Proligue avec Caen.
« La force de ce groupe est de ne pas avoir explosé »
Le capitanat dans ce contexte, c’est un cadeau empoisonné ?
C’est un baptême de l’air évidemment très compliqué pour moi. Ça fait partie de ma vie de sportif et de ma carrière. Je n’imaginais pas ça mais ça me servira plus tard. On en tire plein de choses, même si c’est négatif en ce moment. J’acquiers de l’expérience. Je reste jeune pour ce rôle, même s’il me fait très plaisir. C’est compliqué en ce moment mais j’ai réussi à garder tout le monde mobilisé. La force de ce groupe est de ne pas avoir explosé. On reste assez soudés, c’est important.
Tu gardes la foi ou c’est un optimisme de façade ?
J’y crois. La situation est très compliquée, tout le monde le sait, mais je reste optimiste. Il reste quand même treize matchs. Si on n’y croit pas, autant déchirer le contrat et arrêter la saison. Mathématiquement, c’est faisable. Il va falloir être très bon dès la reprise. Tout le monde doit y croire et surtout tout donner. On fera le bilan à la fin. Mais si on part du principe que ce n’est pas le possible, ça ne le sera effectivement pas. Il faut déjà qu’on soit persuadés qu’on est capables de gagner des matchs. Étape par étape…