
Un collectif d’habitants profite de l’enquête publique pour s’opposer au projet
« Nous avons toujours eu des relations privilégiées avec nos élus. Or, nous avons découvert par hasard un panneau annonçant ce projet, peu de temps avant le conseil municipal du 11 février. Nous avons la sensation que ce dossier nous a volontairement été caché. D’autant plus que la mairie a été informée une première fois en septembre 2017, puis une deuxième fois en juin 2018. »
Depuis plusieurs semaines, un collectif d’habitants d’Augers-en-Brie se mobilise contre un projet d’installation d’un élevage intensif de 100 000 poussins sur un terrain privé, situé dans le hameau Les Arches.
Le collectif est d’autant plus surpris que, selon lui, les habitants du village sont régulièrement informés des différents projets à l’étude sur la commune : « Pour exemple, nous avons connaissance, depuis octobre 2017, d’un projet de création d’une résidence de luxe qui apporterait emplois et tourisme sur place. »
Et comme une surprise peut en cacher une autre, les habitants ont découvert que le porteur du projet n’est autre qu’un élu de la commune, et qu’un avis favorable a été émis le 11 février par le conseil municipal.
« Nous n’avons pas envie que ce projet d’élevage de 100 000 poussins soit sur le terrain appartenant au porteur de projet, prévu actuellement. Nous le trouvons trop proche de nos habitations. Nous sommes en plaine, il y a d’autres endroits possibles, mais cela engagerait des dépenses. »
Des risques environnementaux ?
Le collectif s’inquiète pour le cadre de vie, le calme recherché, les risques environnementaux sur le cours d’eau existant, les nuisances sonores, visuelles et olfactives, les risques sanitaires et la dépréciation immobilière : « Il ne faut pas oublier les 500 tonnes de fiente dans les hangars qui seront déplacées tous les 5 mois sur un lieu de stockage de l’autre côté du hameau, appartenant également au porteur de projet. »
Les habitants appellent donc à la mobilisation sur les registres de l’enquête publique. « Nous respectons les choix de chacun. Mais notre inquiétude est grande et le projet ne semble pas en cohérence avec la résidence de luxe prévue en face de ce poulailler géant. »
Face à cette vague de protestations, Dominique Philippe, le porteur de projet, estime qu’il y a confusion : « On parle de poussins de quelques grammes à 1,4 kg avant leur départ vers d’autres sites. Ce ne seront pas des poules adultes, tient-il à préciser. Les 100 000 poussins équivalent à 35 000 poules de plein air. Nous pouvons répondre à une demande du secteur d’élevage bio pour limiter la production industrielle. »
Avant de conclure : « Je comprends que le projet puisse faire peur aux riverains. Le dossier a demandé 3 ans de préparation et a été monté dans les règles. Les bâtiments ne sont pas plus grands que des serres. Je suis ouvert à toute discussion et aux propositions d’axes d’améliorations, comme les aménagements paysagers. »