
Le réseau Félix Trombe est le plus grand réseau spéléologique de France, il est situé en Haute-Garonne. (©Etienne Fabre)
Un record de la France situé sous la terre. Situé à la fois Aspet et Herran, dans le massif d’Arbas, au sud de la Haute-Garonne, se tient le plus grand réseau spéléologique de France. Long de 117 kilomètres et avec 1018 mètres de dénivelé, le réseau Félix Trombe attire chaque année de nombreux spéléologues, à quelques dizaines de kilomètres de Toulouse.
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Découverte à la fin du XIXe siècle
Sylvestre Clément fait partie du Spéléo club du Comminges et c’est un fin connaisseur du réseau Félix Trombe, dans lequel il « descend » plusieurs fois par semaine.
C’est dans les années 1880 qu’ont eu lieu les premières expéditions dans le réseau. Elles étaient menées par des Toulousains et étaient à vocations scientifique.
Les explorations les plus importantes du réseau ont débuté au lendemain de la seconde guerre mondiale, avec des personnalités comme Norbert Casteret ou Félix Trombe notamment. Chercheur au CNRS, l’ingénieur qui a donné son nom au réseau avait passé son enfance dans le Comminges.
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En 1947, une expédition qui marqua les Français

Une expédition en 1957. (©Collection privée Sylvestre Clément)
L’expédition la plus importante a eu lieu en 1947, dans le gouffre de Henne morte. Sylvestre Clément détaille :
À l’époque c’était le gouffre le plus connu et le plus difficile de France et même d’Europe. C’était vraiment un mythe pour les spéléologues français.
Très médiatisée, cette expédition passionne non seulement le monde des spéléologues mais aussi l’ensemble des Français : « Tous les journaux en parlaient : l’expédition a duré dix jours, il y avait des articles tous les jours, confie Sylvestre Clément. Au sortir de la guerre, les gens avaient vraiment besoin de héros. »
«Un plat de spaghettis» sous la terre
Mélange de salles immenses, de galeries étroites, et rivières souterraines, la Coume -l’autre nom du réseau Félix Trombe- est en fait très concentré. Laurent Maffre est guide et il y emmène régulièrement des spéléologues avertis :
C’est un peu comme un plat de spaghettis. Pour les spéléos , le jeu consiste à entre d’un côté pour ressortir à un autre bout, la traversée peut se faire en deux heures.
Pour faire la traversée du point le plus haut au point le plus bas du réseau, il faut compter une vingtaine d’heures et une certaine expérience: « C’est pas de la ballade, c’est même plutôt technique, explique Laurent Maffre. ll faut une certaine maîtrise, ce n’est pas adapté aux débutants. »
Encore des passages à mettre au jour
Plus grand réseau de France, la Coume n’a pas livré tous ses secrets, de nouvelles galeries sont régulièrement découvertes. « Pour l’instant ce sont les passages les plus faciles qui ont été mis au jour», indique Laurent Maffre.
Sylvestre Clément et les membres du Spéleo club du Comminges y descendent plusieurs fois par semaine pour tenter de découvrir de nouvelles galeries et souterrains : « On ne sait jamais ce qu’on va trouver, c’est la magie de la spéléo. »
Chacune de leur découverte est planifiée, cartographiée et répertorié sur un site internet. Qui sert de référence aux spéléologues venus de France et d’Europe qui viennent chaque week-end dans ce coin du Comminges pour découvrir les beautés du plus grand réseau souterrain de l’Hexagone.