
Ariane Forgues est actuellement l’attachée parlementaire du député européen Alain Lamassoure dont le mandat s’achève en mai. Elle regrette que la France s’intéresse davantage aux élections de mi-mandat états-uniennes qu’aux élections européennes
Issue d’une famille d’Alençon, Ariane Forgues est aujourd’hui Lilloise.
Titulaire d’un master en Affaires européennes obtenu au Royaume-Uni (une provocation ?), elle a, outre-Manche, en 2016, moyennement apprécié le traitement infligé aux enjeux européens par certains, notamment des journaux tabloïds.
Aussi, a-t-elle créé une association, « Des Europe et des hommes », avant de parcourir (avec son compagnon, d’octobre 2016 à avril 2017) la France continentale afin de recueillir « non seulement les avis mais aussi les idées » pour la construction européenne : « je m’intéresse à la connexion entre Bruxelles et le local ».
Au pays d’Alençon
« Nous avons parcouru tous les départements », raconte-t-elle, passant par Sées, Saint-Germain-du-Corbéis et Alençon (notamment les allées de « Ferme en fête »).
« On interrogeait les gens dans la rue, de façon aléatoire. On s’est rarement fait envoyer balader », poursuit la jeune femme de 25 ans dont le travail vient de se concrétiser :
– Via un livre grand public intitulé « Des Europe et des hommes, chroniques d’un tour de France pour rallumer les étoiles » (éditions Jets d’encre, 15,50 €)
– Via la remise d’un rapport public intégrant les propositions recueillies (deseuropeetdeshommes.eu/rapport-public).
Euro-déçus
Principal enseignement de son périple de 172 jours ? « À côté des pro et des anti-Européens, il y a une troisième famille, celle des Euro-décus ».
Qu’a-t-elle principalement entendu ? « D’abord, qu’il faut s’inspirer davantage des politiques publiques des autres États et donc mettre en commun les expériences. Ensuite, la population souhaite davantage d’information, et davantage d’Europe dans le cursus scolaire ».
L’Europe, un sujet qui donne parfois lieu à de la manipulation-instrumentalisation politique mais qui ne peut être remise en cause : « l’idée est plus âgée que la Ve République et il est impossible de fermer les frontières ».
Pour Ariane Forgues, le débat doit porter « sur le fond ». Il faut donc cesser de crier haro sur Bruxelles en bénéficiant des aides européennes, et sans mesurer ce que l’Europe a apporté, et peut encore apporter.