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Si elle n’est plus présidente du Kop Ciel et Marin depuis cet été, Olivia (à droite) n’abandonne ni le foot, ni le Havre. (©DR)
Tout le monde, dans les tribunes du stade Océane, connait la fine silhouette d’Olivia Detivelle. Pendant plus de 20 ans, cette Havraise, maman de deux enfants, a été à la tête du Kop Ciel et Marine, groupe de supporters historique du HAC.
Si elle a, depuis cet été, laissé la place à Baptiste Hamel, son ancien vice-président, cette amoureuse du foot n’a pas décroché pour autant. Elle continue à suivre son équipe de cœur, et a même endossé un nouveau maillot à l’occasion de la Coupe du monde féminine de football : celui de marraine du programme volontaire au Havre, ville hôte de l’événement.
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Dans le Kop à 12 ans
Un rôle emblématique du chemin parcouru pour cette « footeuse » dans l’âme, qui se souvient que taper dans un ballon n’a pas toujours été évident pour l’ado qu’elle était.
Quand j’étais au collège, je jouais dans l’équipe UNSS. Mais en cours de sport, l’entraîneur avait beau insister, ma prof ne me laissait pas faire de foot. Les filles, ça devait faire de la danse ou de la gym !
Dans les tribunes du Kop en revanche, elle raconte avoir naturellement trouvé sa place. Dès son premier match au stade – « Je m’en souviens, j’avais 9 ans et on avait gagné 3-0 » – auquel elle assiste avec son papa depuis la tribune nord, elle se sent immédiatement attirée par les rangs des Ciel et Marine. « C’était là que ça chantait, que ça faisait du bruit, j’avais envie d’y aller », raconte-t-elle.
À 12 ans, j’y ai débarqué toute seule, avec mon écharpe et mon drapeau. ll n’y avait ni beaucoup de filles, ni beaucoup d’enfants, mais ça les a fait rigoler.
Vite adoptée, Olivia s’investit à 200 % dans la vie du Kop jusqu’à en devenir présidente en 1997, « un peu sur un malentendu ». Lors de l’assemblée générale devant désigner le nouveau leader, le principal prétendant au titre réalise que sa carte d’adhésion n’est pas à jour, et c’est à elle que revient finalement la place.
« Être une fille n’a jamais posé de question »
« Le fait d’être une fille n’a jamais posé de question, la légitimité se fait avec l’investissement », assure-t-elle. Pendant des années, elle enchaîne donc les déplacements, partant un week-end sur deux à l’autre bout de la France. « À l’époque où on jouait le samedi, c’était plus facile. Ensuite, avec l’arrivée des enfants, j’ai un peu ralenti. »
Présidente de Kop et maman, le cas est unique ou presque. « J’ai rencontré une seule autre présidente dans les années 80-90, à Lens. » Mais dans les tribunes, elle se félicite de croiser de plus en plus de visages féminins. « La coupe du monde 98 a été un peu un détonateur sur ce plan là, ça avait fait venir beaucoup de filles au stade », analyse-t-elle.
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Passionnée du HAC et du Havre
Des heures fastes du club, qui lui a fait vivre « trois super saisons en première division » et durant lesquelles les supporters se retrouvaient au bar HAC boulevard de Strasbourg, aux moments plus difficiles avec de longues années en Ligue 2, Olivia connaît « l’histoire complètement folle du HAC » par cœur.
Une histoire qui va bien au-delà des performances sportives. En fouillant les archives, elle continue à en apprendre sur son club, le plus ancien de France qui « a joué son premier match en 1872 contre des marins anglais » et portant d’ailleurs les couleurs d’Oxford et Cambridge, à l’origine de sa fondation.
Passionnée d’histoire presque autant que de football, Olivia défend son club comme sa ville. Elle en décrit le charme des parcs, de la mer, de ses escaliers, de son béton aussi et de cette « lumière extraordinaire, que Monet avait déjà remarquée dans l’Impression, soleil levant« . Un tableau peint en 1872, la même année que la création du HAC sourit-elle.