
Les agression avaient eu lieu au sein du foyer familial, rue de la Jarnigarnière à Basse-Goulaine. (©Hebdo de Sèvre et Maine)
La chambre de l’instruction de Rennes, après avoir recueilli l’avis de l’hôpital Saint-Jacques de Nantes, a décidé de placer en hospitalisation sous contrainte l’auteur présumé de la triple tentative de meurtre de Basse-Goulaine (Loire-Atlantique), commise le 4 octobre 2018. Le jeune homme qui a tenté de tuer toute sa famille sort donc de détention.
Atteint de schizophrénie
Incarcéré à la prison de Rennes depuis le 19 novembre dernier, le jeune homme de 27 ans est atteint de schizophrénie. Devant la chambre de l’instruction, sans l’aide d’un avocat, il a expliqué sa difficulté à vivre avec sa maladie en détention « normale », sans les médicaments appropriés. Il réclamait lui-même son placement en psychiatrie afin de suivre un traitement adapté.
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Le soir du drame, il avait poignardé son père de 4 coups de couteau, sa mère de trois coups et sa petite soeur de 14 ans d’un. Le jeune homme avait été retrouvé au petit matin du 5 octobre par les gendarmes. Il avait été hospitalisé d’office afin de stabiliser son état, puis avait été incarcéré un peu plus d’un mois plus tard, après sa mise en examen pour « tentatives d’homicides volontaires« .
Placé sous contrôle, puis en détention
Le juge d’instruction avait d’abord estimé que le jeune homme pouvait être placé sous contrôle judiciaire du fait de son état mental et son casier judiciaire vierge mais le parquet avait fait appel de la décision. Il avait ainsi été incarcéré à la prison de Rennes-Vezin. »En attendant que soit prononcé l’abolition de son discernement, ce qui sera probablement le cas, concède l’avocate générale, il faut le garder sous main de justice ».
Malade schizophrène depuis des années, le jeune homme n’avait jamais fait parler de lui auparavant, ni « jamais montré aucun accès de violence« . Au mois d’octobre, il avait interrompu son traitement depuis quelques semaines, ne supportant plus les effets secondaires induits.
Stressé par les uniformes
« Je suis stressé par les uniformes des gardiens de la prison, a-t-il expliqué lors de l’audience du 31 janvier dernier. Cela me rappelle les gendarmes qui m’ont arrêté ». Le jour des faits, le jeune homme avait « fumé trois joints » et avait regardé des vidéos « sur les ovnis ».
Quelques heures plus tard, porteur d’une cagoule et d’une tenue de combat, il a commencé à attaquer sa famille au couteau. Les psychiatres parlent d’un « symptôme dissociatif« . Le jeune homme est saisi d’hallucinations.
Sa famille, assure-t-il, même si elle a été victime de ses agissements, le soutient, « et s’inquiète beaucoup pour [lui] ». Le juge d’instruction, au vu de l’avis des experts, devra maintenant se prononcer sur l’abolition de son discernement au moment des faits.