
L’association militant contre l’opération prévue sur le parking du marché a été déboutée par le tribunal administratif. Ce projet de locaux d’activités a fait couler beaucoup d’encre depuis 2009. (©78 actu)
L’épilogue dans le feuilleton au long cours d’une opération de construction sur le parking du marché de la rue du Maréchal-Gallieni, à Maisons-Laffitte (Yvelines) est plus proche que jamais.
Le couperet est tombé la semaine dernière. Le tribunal administratif de Versailles, par une décision en date du 29 janvier, a rejeté le recours de l’Association de défense et de développement du quartier du marché de Maisons-Laffitte (ADDQMML), douchant ainsi leurs derniers espoirs de voir le projet tomber aux oubliettes.
Jacques Myard dénonce des « recours partisans »
Le 12 octobre 2017, l’association de défense avait pourtant obtenu devant le juge des référés du tribunal administratif la suspension de l’exécution d’une délibération du conseil municipal relative au déclassement et à la désaffectation de l’actuel parc de stationnement. Le prix de la cession au promoteur était fixé à 3 millions d’euros.
L’association dénonçait alors « l’absence de consultation des Mansonniens sur l’intérêt de l’opération ». Le projet se retrouvait donc bloqué temporairement. La procédure avait vocation à obtenir un réexamen du dossier… et à gagner du temps.
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Cet été, nouveau rebondissement : le Conseil d’État avait annulé l’ordonnance du juge des référés qui donnait raison à l’association.
254 places de parking accessibles, des bureaux et des commerces
C’est donc la fin de l’épisode judiciaire concernant ce projet, qui, si l’association ne faisait pas appel, pourrait enfin démarrer. Porté par la municipalité depuis 2009, celui-ci prévoit la construction de 5 600 m2 de bureaux, 219 m2 de locaux pour accueillir des commerces, ainsi que 900 m2 d’archives, avec un parking souterrain réparti en trois niveaux de 381 places, dont 254 pour le public.
Il « permettra la création de nombreux emplois » selon la Ville, qui souhaite également « rééquilibrer sa structure fiscale » (88 % du produit fiscal des impôts communaux proviennent aujourd’hui des ménages, contre seulement 12 % pour les entreprises).
On a besoin d’activités économiques, souligne Jacques Myard (LR), le maire, qui se « félicite de ces décisions de justice face à des recours partisans qui ignorent l’intérêt général de la Ville ».
« Sur chacun des moyens soulevés, ils se sont fait retoquer », commente par ailleurs l’élu, qui dénonce « une action politique et idéologique ». Ce dernier doit encore rencontrer l’investisseur pour faire un point sur l’avancement de l’opération.
Du côté de Pierre Gelli, président de l’ADDQMML, la déception est de mise.
Le tribunal ne s’est pas prononcé sur tous moyens juridiques, soulève cependant l’intéressé. Nous avons été déboutés, mais le tribunal ne répond pas au moyen tiré de l’étalement du paiement par le promoteur sur 18 mois, qui constitue, à nos yeux, une baisse de prix significative. »
Il y a beaucoup de projets immobiliers actuellement dans le centre-ville, poursuit-il. La grande différence, c’est qu’il s’agit cette fois d’un projet qui concerne un bien public. »
« Un projet obsolète », clame Anne Lavagne (MoDem)
Anne Lavagne (MoDem), conseillère municipale d’opposition et soutien de l’association de défense n’en démord pas, malgré cette décision de justice.
Pour elle, ce projet va « peser sur le budget de la Ville et ne s’intègre pas architecturalement dans le quartier ».
Pendant 12 ans, cette opération va ponctionner 280 000 euros sur le fonctionnement de la Ville pour louer deux niveaux de parking, soit les 254 places », argumente-t-elle.
L’association doit se réunir en assemblée générale pour consulter ses adhérents et réfléchir sur l’opportunité de faire appel. Elle dispose pour cela de deux mois, mais les frais d’avocat, déjà fortement élevés depuis 2017, pourraient s’avérer être un frein à leurs velléités.