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Pouvoir d'achat, conditions de travail : la colère monte chez les sapeurs-pompiers de Seine-Maritime

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Face au manque de pouvoir d'achat et au sous-effectifs, la grogne et la démotivation s'intensifient chez les pompiers de Seine-Maritime.

Face au manque de pouvoir d’achat et au sous-effectifs, la grogne et la démotivation s’intensifient chez les pompiers de Seine-Maritime. (©Adobestock/Illustration)

« Citoyens, êtes-vous prêts à préserver votre sécurité contre le prix d’une baguette de pain par mois ? » Le Syndicat autonome des sapeurs-pompiers professionnels de Seine-Maritime a posé cette question sur sa page Facebook samedi 19 janvier 2019, accompagnée d’un sondage. Par ce biais, il souhaite dénoncer un manque d’investissement pour le Service départemental d’incendie et de secours (Sdis) au sein du département de Seine-Maritime.

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Un des coûts par habitant les plus bas

« Le département de Seine-Maritime est celui de première catégorie qui investit le moins dans ses pompiers, 65 € par an par habitant contre 74 € de moyenne nationale », souligne cette publication. La statistique avancée représente ce que coûte le SDIS par habitant dans le département. Le nombre est un peu ancien. Selon les derniers chiffres du ministère de l’Intérieur publiés en 2018, le coût par an par habitant était de 67 € en Seine-Maritime en 2017. L’écart avec la moyenne nationale, calculée à 84 €, s’accroit même.

« Il s’agit d’un des taux les plus bas pour les SDIS de catégorie A », précise François Joutel, le trésorier du syndicat. En France, les SDIS sont classés en trois catégories — A, B ou C — selon le nombre d’habitants de leur zone. La catégorie A est la plus élevée. Les financements sont apportés en majorité par le Département, mais aussi par les communes et les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI).

Quand on demande plus d’investissement, la réponse est toujours la même : il n’y a pas d’argent. Nous souhaitons montrer aux élus que les citoyens sont prêts à mettre un euro par an en plus pour leur sécurité. Le but n’est pas d’augmenter les impôts, mais plutôt de se demander si on ne pourrait pas les répartir un peu mieux.

« La grogne monte »

Selon le syndicat autonome, l’investissement plus faible influe sur certains leviers permettant d’augmenter le pouvoir d’achat. François Joutel cite par exemple l’indemnité administrative de technicité, une prime dont l’indice est plus faible en Seine-Maritime que dans d’autres départements, ou encore les tickets restaurant « qui n’ont pas été réévalués depuis plus de 10 ans ». Il regrette aussi le système de rémunération des gardes :

Les sapeurs pompiers de Seine-Maritime sont rémunérés sous forme d’équivalence. Ils effectuent 80 gardes de 24h. Ces gardes de 24h sont rémunérées 17h. Chaque année, le SDIS nous vole 560 heures qu’il ne nous paie pas… A force de gratter des économies, nous en arrivons à des situations ubuesques.

LIRE AUSSI : Sapeurs-pompiers en colère en Seine-Maritime : « La population est en danger »

« Les sapeurs-pompiers sont de plus en plus démotivés sur le terrain », assène-t-il. Lors de la dernière assemblée générale du syndicat, jeudi 17 janvier, certains professionnels se disaient prêts à monter des actions.

Notre hiérarchie trouve impossible de donner des fonds et nous musèle plutôt que de trouver des solutions. On nous demande d’être gentils mais la grogne monte de plus en plus. Certains pompiers souhaitent aller voir directement les élus pour les sensibiliser à leurs problèmes.

Plus d’embauches demandées

S’il se bat en priorité pour l’augmentation du pouvoir d’achat, le syndicat autonome espère aussi que les embauches suivront pour améliorer les conditions de travail « de plus en plus difficiles ». « On ne peut plus continuer de faire subir aux gens ce qu’ils subissent aujourd’hui. On est passé de 975 sapeurs-pompiers en Seine-Maritime à moins de 880. »

Premier syndicat des pompiers en France, le syndicat autonome est le deuxième en Normandie derrière la CGT. Cette dernière se bat aussi de son côté pour obtenir des embauches. Une revendication qui répond à trois objectifs, selon le secrétaire générale de la CGT Sdis 76 Matthieu Gibassier : « combler le sous effectif, garantir la qualité du service public et assurer la sécurité de nos intervenants. »

En décembre dernier, la CGT avait déjà interrompu le conseil municipal de Dieppe pour alerter sur la situation. Dans cette ville aussi, les sous-effectifs inquiètent. Une page Facebook a même été mise en ligne pour prévenir la population.

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