
A Bourgtheroulde, Emmanuel Macron a été interrogé plusieurs fois par les maires de Bernay et Brionne sur l’avenir de la maternité de Bernay. (©Thomas Gourlin/Le Courrier de l’Eure)
Le élus proches du secteur de Bernay ont montré au président de la République qu’ils sont attachés au maintient de la maternité. Lors du lancement du grand débat national, à Grand Bourgtheroulde (Eure), le maire de Brionne, Valéry Beuriot, et le maire de Bernay, Jean-Hugues Bonamy, ont posé à deux reprises au chef de l’Etat la question de la pérennité de cet établissement menacé de fermeture.
Le président a répondu d’abord à la première question sur le sujet posée par Valéry Beuriot, en disant :
« La Haute autorité de santé, sur la maternité de Bernay, elle a refusé de donner un agrément. Elle l’a refusé, en 2008. C’est une réalité, j’ai le document. Est-ce qu’en responsabilité je peux vous dire : les gens qui sont en train de faire bouger les choses, ils prennent une mauvaise décision ? Moi, je ne suis pas la Haute autorité de santé, personne ne l’est ici aussi. Mais, il y a un élément de risque qui doit être intégré ».
Parlant d’une « maternité qui fonctionne avec beaucoup d’intérimaires », Emmanuel Macron a ajouté : « On est, à Bernay, à un endroit où il y a un besoin de santé ». Il a mentionné un « besoin de développer un centre périnatal et d’investir en gériatrie ».
Beaucoup plus tard au cours de ce long débat avec les élus, Emmanuel Macron a été interrogé une deuxième fois sur cette maternité par le maire de Bernay, Jean-Hugues Bonamy. Le maire Nouveau centre de Bernay a demandé au locataire de l’Elysée de « rouvrir le dossier » et de « refaire une étude complète ».
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« Si elle était dangereuse, cette maternité, il fallait que la directrice régionale de la santé la ferme sur le champ. Ce qui n’a pas été le cas ! Donc, je trouve ça tout à fait honteux de se cacher derrière cette certification « , a-t-il entonné.
Le président a répondu, interrompu régulièrement par Valéry Beuriot. Un échange assez vif avec le maire de Brionne a eu lieu.
Au bout d’un moment, Emmanuel Macron a dit :
« Ecoutez, il est 21 h. Si je commence ce grand débat en état dans la démagogie, il n’en sortira rien ».
Emmanuel Macron a demandé à ces maires :
« Vous êtes tous des élus, vous avez envie de vous battre pour votre territoire. Je le partage et je vous aiderai. Mais je vous dis en conscience : est ce que vous enverrez votre fille, votre femme, accoucher, aujourd’hui, là bas ? Je crois pas. C’est ça la vérité ! C’est ça la vérité ! Aujourd’hui, je suis pas sûr ».
Le président de la République a, ensuite, promis d’envoyer la ministre de la santé à Bernay, Agnès Buzyn, « avant que toute décision finale soit aboutie ».
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