Par Martine de Saint Jan
Les éducateurs de rue brestois, salariés de l’association Don Bosco, sont inquiets. Le Conseil général du Finistère, qui finance en grande partie leurs actions, a annoncé une diminution des fonds alloués pour le budget 2015. «On a entendu 25 % de baisse, ce qui représenterait six postes en moins sur une équipe qui compte 21 personnes », calcule Pascal Derrien, l’un des éducateurs. Le Conseil général ne confirme pas ce chiffre de 25 % et tient à signaler que les discussions avec la direction de l’association sont toujours en cours. Il ne souhaite pas en dire davantage pour le moment.
800 jeunes accompagnés chaque année
Les éducateurs du service de prévention spécialisée de l’association Don Bosco interviennent dans les quartiers prioritaires de Brest (Bellevue, Keredern, Pontanézen et Kerourien). « Une équipe intervient également dans le centre-ville de Brest et dans les communes alentours, précise Cédric Ferqoul, éducateur lui aussi. Nous allons à la rencontre des jeunes jusqu’à 25 ans et aidons ceux qui ont décroché du système – et qui le souhaitent – à y retrouver une place en les accompagnant vers les institutions. Nous agissons dans la rue pour repérer ceux qui pourraient être “récupérés” par des personnes mal intentionnées et leur offrir une alternative. » Un travail pas forcément très visible mais qui concerne 800 jeunes par an selon les éducateurs.
« Dans un contexte où l’État demande plus de lien social dans les quartiers difficiles, nous comprenons mal cette coupe budgétaire des pouvoirs publics. Elle remet en cause un travail de 40 ans dans la ville, une action de terrain qui va souvent où les institutions ne vont pas. »
Un rassemblement jeudi 5 mars
Une réunion entre la direction de l’association Don Bosco et des représentants du Conseil général serait prévue la semaine prochaine. « Nous espérons y obtenir des informations claires, en toute franchise. Car pour l’instant, nous ne pouvons pas nous projeter dans l’avenir… Nous sommes en mode survie ! » En attendant, les éducateurs sont bien décidés à faire entendre leurs voix. Ils organisent jeudi 5 mars à midi un rassemblement au centre social de Keredern avec les habitants des quartiers et les partenaires du service de prévention.