Quantcast
Viewing all articles
Browse latest Browse all 19401

Cotentin : une ancienne éditrice de jeux jugée à nouveau pour escroquerie

Image may be NSFW.
Clik here to view.
La cour d'appel de Caen rendra sa décision le 11 mars 2019.

La cour d’appel de Caen rendra sa décision le 11 mars 2019. (©Archives Presse de la Manche)

Une Tourlavillaise a comparu lundi 17 décembre devant la cour d’appel de Caen, elle est soupçonnée d’abus de biens sociaux, de banqueroute et de recel d’escroqueries alors qu’elle était la gérante d’une maison d’édition basée à Rauville-la-Bigot.

A LIRE AUSSI : Cherbourg : deux ans de prison pour avoir tapé sa compagne et menacé les gendarmes

Le parquet lui reproche notamment d’avoir tiré profit de l’escroquerie montée par son compagnon qui a écopé, en novembre 2016, de six ans de prison dont deux avec sursis, pour avoir abusé et volé une trentaine de personnes, entre 2007 et 2013. Le préjudice avoisine les 700 000 euros.

« Trompée »

Condamnée, quant à elle, à un an de prison avec sursis, l’infirmière de 62 ans a réaffirmé son innocence. L’ancienne responsable d’Artim édition assure aujourd’hui encore avoir été elle aussi trompée par son ex-conjoint, un homme qui était « drogué aux mensonges ».

A LIRE AUSSI : Détérioration des radars : le coup de gueule du préfet de la Manche

Présenté comme « un obsédé de l’escroquerie » par la cour, ce dernier avait convaincu ses victimes de lui prêter d’importantes sommes d’argent sous forme de « souscriptions » et de « prêts de trésorerie ».

Les victimes, parmi lesquelles figure la communauté cistercienne de Bricquebec, s’étaient vues promettre un remboursement sous trois à six mois, avec en prime 10 % d’intérêt. Certaines personnes vont alors jusqu’à lui verser 80 000 euros.

Des jeux de société

Me France Ozannat, l’avocate de la prévenue, a souligné :

Il avait un pouvoir de persuasion et de nuisance hors du commun.

Les fonds, versés sur le compte bancaire de sa cliente, devaient permettre la commercialisation des jeux de société nés de l’imagination de l’escroc avéré. Seulement, selon Jean-François Villette, le magistrat qui a instruit le dossier :

C’était du vent. Aucune victime n’a jamais revu le premier sou investi.

Voyages au Canada et en Suisse, travaux dans sa maison, voiture… La sexagénaire aurait directement tiré profit de l’arnaque. En cinq ans, il est avéré qu’elle a encaissé près de 40 000 euros, en liquide, sur son compte en banque, avant d’en reverser la très grande majorité à son compagnon.

« Elle ne pouvait pas ne pas savoir ! »

« L’argent, elle en a profité en même temps que lui », a tranché l’avocate de nombreuses personnes flouées, pour certaines présentes dans la salle d’audience : « Elle ne pouvait pas ne pas savoir ! »

« Oui, elle servait de banquier », a reconnu l’avocate de la sexagénaire. Seulement, sa cliente aurait agi par amour. Naïvement. Elle n’avait aucune envie d’assurer la gérance de la société. Elle l’aurait acceptée malgré elle. La prévenue, fébrile, a affirmé :

Je lui faisais confiance. Il avait réponse à tout.

« Toujours une emprise sur moi »

Debout à la barre, l’infirmière, qui a tout perdu depuis sa rencontre avec ce « menteur professionnel » le confirme : elle était sous la dépendance de son conjoint :

Il a toujours une emprise sur moi. S’il revenait, je ne suis pas certaine que je pourrais lui dire non.

En première instance, le tribunal correctionnel de Cherbourg avait condamné l’escroc à l’origine de l’arnaque à assumer 90 % des dommages et intérêts accordés aux victimes, laissant les 10 % restants à la charge de l’infirmière tourlavillaise. La cour d’appel a mis sa décision en délibéré. Elle rendra son arrêt le 11 mars prochain.


Viewing all articles
Browse latest Browse all 19401