Sablé-sur-Sarthe figure en haut du classement des villes moyennes avec le taux de pauvreté le plus élevé. (©Les Nouvelles / Maxime Davoust)
Sablé-sur-Sarthe et La Flèche seraient les deux communes de Sarthe plus « pauvres » des Pays de la Loire.
C’est ce qui ressort d’une étude publiée par l’Institut national de la statistique et des études européennes (Insee), publiée le 11 avril 2019.
24 villes moyennes de la région, dont Sablé et La Flèche ont été prises en compte. L’étude a analysé les conditions de vie des habitants.
Que signifie être « pauvre » ?
Mais être « pauvre », ça veut dire quoi ? Un individu est considéré comme pauvre lorsqu’il vit dans un ménage dont le niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté. En 2015, il était de 1015 € net par mois.
Le niveau de vie médian est plus faible dans ces communes : il s’élève de 18 400 € à Sablé-sur-Sarthe contre 20 300 € pour l’ensemble des villes moyennes.
Avec 18 % de population « pauvre », Sablé-sur-Sarthe se classe 1re ex-aequo avec Chateaubriant ; et La Flèche 5e.
Plusieurs critères
D’après l’Insee, les facteurs de vulnérabilité diffèrent selon les zones mais sont connus : taux de chômage important, taux important d’ouvriers et d’employés chez les actifs, présence de familles monoparentales, déclin démographique du territoire…
Sablé fait aussi partie des quatre villes à compter « des quartiers de la politique de la ville qui concentrent davantage les difficultés socio-économiques ».
Les emplois d’ouvriers et d’employés y représentent près des deux tiers des actifs, soit 67 %.
Plus de familles monoparentales
De plus, « vivre seul ou au sein d’une famille monoparentale augmente les risques de précarité », d’après l’Insee. Les familles mono-parentales sont un peu plus présentes à Sablé-sur-Sarthe ou La Ferté-Bernard (entre 9 et 10 % contre 8 % dans l’ensemble des villes moyennes).
Beaucoup de logements vacants et sociaux
Autre facteur étudié par l’institut : les logements vides.
Ce sont le plus souvent des logements petits et anciens : soit l’offre est inappropriée aux besoins des ménages, soit leur rénovation coûte plus cher qu’une construction neuve.
Le parc social est plus abondant à Sablé : « 28 % des ménages sont locataires dans une habitation à loyer modéré (HLM), 23 % à La Flèche », précise l’Insee.
La part de propriétaires est ainsi faible à Sablé, qui se classe, sur ce point, dernière de la région, avec près de 45 % de propriétaires ; la moyenne des Pays de la Loire étant située entre 55 et 60 %.
Des habitants sans voiture
L’Insee a repéré un autre facteur de fragilité : les ménages sans voiture.
Là aussi, Sablé tient le haut du tableau, avec Evron et Saumur, où 21 à 22 % des ménages n’ont pas de véhicule, contre 15 % en moyenne pour les autres villes.
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« Ce sous-équipement se retrouve à tout âge, y compris pour les populations en âge de travailler. Il peut éloigner les ménages du marché de l’emploi », a constaté l’Insee qui ajoute :
Dans la plupart des villes moyennes, les actifs utilisent peu les transports en commun pour aller travailler : l’offre est soit inexistante, soit inadaptée à leurs besoins.