
Camp Poutine, tome 1 : Aurélien Ducoudray & Anlor. Editions Grand Angle, 56 pages, 14,90 euros.
(©l’Orne hebdo)
Comme chaque année, le commandant Ryabkhov ouvre le camp de vacances Poutine, ainsi nommé en l’honneur du président de la fédération de Russie qui possède une datcha à quelques kilomètres.
Assisté de son fils Anton (qu’il a promu au grade de lieutenant), il accueille virilement une trentaine d’enfants, filles et garçons, venus de toute la Russie.
Mais au camp Poutine, ils n’auront pas droit aux « jolies colonies de vacances », le programme affiche clairement que la vie en groupe et les activités militaires ne visent qu’un seul et unique but, entraîner les enfants à devenir de vrais défenseurs de la grande Russie contre ses ennemis de toutes parts : Européens, Tchétchène, Ukrainiens, mais surtout les armées de Daesh.
Les activités sont notées et, en récompense, le meilleur aura le privilège rare de passer quelques moments en compagnie de Vladimir Poutine, le chef de l’Etat lui-même…
Au travers des aventures d’un groupe de gamins ordinaires, ils aiment le hip hop américain et le rap russe, rigoler et les histoires qui font peur devant un feu de camp.
On pourrait se croire dans un remake exotique de Vendredi 13.
Des peurs, du sang, des larmes, il y en a ici aussi mais cet album montre essentiellement l’adulation qui entoure le dirigeant russe chef.
Si l’on ne voit pas Poutine, le culte du chef, de l’homme providentiel est bien mis en évidence au travers des paroles des enfants ou d’une chanson interprétée par les Poutine Girls en début d’album.
Une foi, un amour difficilement compréhensible dans un Occident qui a plus l’habitude de brocarder ses dirigeants.
Le premier volume d’un diptyque étonnant et envoûtant.
François Membre