
Pour les parents d’élèves de Turgot, c’est carton rouge pour la loi Blanquer. (©78 actu)
Ils n’ont pas l’intention de lâcher l’affaire…. Les parents d’élèves d’une douzaine de groupes scolaires de Sartrouville sont vent debout face à la loi Blanquer, du nom du ministre de l’Éducation nationale.
C’était notamment le cas le mardi 16 avril au groupe scolaire Turgot. La cinquantaine de parents, se tenant par la main, a fait une chaîne humaine pour relier Turgot 1 et Turgot 2 pour montrer sa désapprobation face à cette loi.
Pour réformer il faut des moyens, et on ne nous en donne pas, regrette un père de famille. Ce sont les enfants qui vont payer. Nous ne sommes pas contre une réforme de l’école, mais pas de cette façon. »
Le mouvement ne cesse de s’amplifier depuis son lancement sur Sartrouville le 19 mars.
Il s’est étendu aux parents d’élèves, constate Michel Imbert, délégué FO. Nous avons fait quatre assemblées depuis qui ont réuni près de 200 personnes. »
Dans ces assemblées on retrouve des représentants de fédérations de parents d’élèves comme l’API (Association de parents indépendants) ou la FCPE (Fédération des conseils de parents d’élèves), ainsi que des élus aux conseils d’écoles.
100 signatures pour la pétition
De plus, une pétition a été lancée sur Sartrouville pour le retrait de la loi Blanquer, qui a déjà reçu une centaine de signatures. Les craintes des parents d’élèves : la fusion au même endroit des maternelles et primaires avec le collège, la disparition des écoles en milieu rural, l’inégalité dans l’éducation entre les territoires, le recours au CDD pour les enseignants, la disparition programmée de la maternelle, la suppression de 12 000 postes dans la Fonction publique, la fin de l’accompagnement individualisé pour les enfants en situation de handicap, l’usage intensif des évaluations, la disparition des directeurs et directrices d’école.
Les réunions entre les enseignants et les parents ont permis de mieux faire comprendre la réforme, poursuit Michel Imbert. La maternelle est d’ores et déjà en danger et on commence à y supprimer des postes dans les zones rurales au profit des jardins d’enfants. Il n’y aura plus d’enseignants et ce sera à la charge des mairies. Nous allons être reçus par le maire, Pierre Fond, et nous apprécions. Nous allons également être reçus par la député, Yaël Braun-Pivet, et l’inspectrice d’académie. La Ville de Sartrouville va être impactée car le maire veut conserver une école de proximité avec une gestion près des habitants. »
Un poste supprimé à la rentrée
Suite à une réunion qui s’est tenue au groupe scolaire et qui a réuni une centaine de personnes, majoritairement des parents, le vendredi 12 avril, une action a été décidée le mardi 16 avril, à Turgot comme dans la majorité des écoles élémentaire.
Ce jour-là, les enfants étaient accueillis mais les enseignants ne faisaient pas classe comme à leur habitude, en signe de protestation.
Pour les parents qui protestaient, pas question de lâcher. « On sait déjà qu’un poste sera supprimé la rentrée prochaine pour les classes allant de CE2 à CM2, clament-ils en chœur. On habille Pierre pour déshabiller Paul. Nous avons un bon fonctionnement, avec un bon directeur que nous risquons de perdre. Si c’était le cas ce lien nous manquera et ce sera dur pour notre communauté. »
Jean-Marc Cavé
« Les parents de Turgot ne doivent pas s’inquiéter »
Du côté de la direction académique, on a tenu à rassurer les parents de Turgot pour la rentrée prochaine, sans pour autant être certain du sort réservé : « Nous savons que les parents d’élèves de Turgot 1 et 2 à Sartrouville ont peur de perdre une classe. Pour la rentrée prochaine il y aura un dédoublement général CE1-CE2 sur le plan national. Pour Turgot nous avons fait une première prévision en mars et il y aura une deuxième étape au mois de juin et un réajustement sera fait. Les parents ne doivent pas s’inquiéter et il n’y a pas de suppression de classe programmée. Nous suivons la situation de près et nous affinerons d’ici juin. »