
Theresa May doit rencontre Emmanuel Macron pour négocier un report du Brexit. (©Archives Normandie-Actu/Wikipedia)
La semaine s’annonce décisive pour Theresa May et l’issue du Breixt. La Première ministre britannique se rend à Berlin puis à Paris mardi 9 avril 2019 à la veille d’un sommet européen où elle va plaider pour un report de la date de sortie de l’Union européenne.
La dirigeante conservatrice rencontrera la chancelière allemande Angela Merkel à Berlin et le président Emmanuel Macron à Paris, avant un conseil européen extraordinaire qui examinera sa nouvelle demande de report du Brexit.
Initialement prévu le 29 mars, le divorce a déjà été repoussé au 12 avril. Mais faute de disposer d’un accord soutenu par le Parlement, Theresa May a demandé aux dirigeants de l’UE un second report du Brexit, jusqu’au 30 juin, avec la possibilité pour le Royaume-Uni de sortir plus tôt si un compromis est trouvé.
« Il y a de bonnes raisons de se parler alors que le Royaume-Uni et l’UE à 27 se trouvent dans une situation difficile, brûlante », a relevé Steffen Seibert, le porte-parole d’Angela Merkel.
L’Allemagne est réputée plus accommodante à l’égard de Theresa May que la France. Le ministre des Affaires étrangères français, Jean-Yves Le Drian, avait souligné samedi que pour justifier sa demande le Royaume-Uni devait présenter un « plan » qui puisse disposer d’un « soutien politique clair et crédible ».
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Pourparlers avec l’opposition
Après avoir échoué par trois fois à faire adopter par les députés britanniques l’accord de divorce qu’elle avait conclu avec Bruxelles en novembre, faisant peser la menace d’une sortie brutale, Theresa May cherche depuis quelques jours à trouver une solution avec l’opposition travailliste susceptible de rassembler une majorité parlementaire.
Tandis que le Labour s’est dit vendredi « déçu » des discussions, la dirigeante conservatrice a appelé à faire « des compromis des deux côtés » dans une vidéo diffusée dimanche.
« Notre intention est de renforcer les contacts avec l’opposition aujourd’hui et nous espérons que cela débouchera sur des discussions formelles en face à face », a déclaré lundi son porte-parole.
Pour cela, les deux parties doivent surmonter leurs antagonismes sur la forme qu’ils souhaitent voir prendre au Brexit : le Labour veut le maintien du Royaume-Uni dans une union douanière avec l’UE, ce que Theresa May refuse au motif que cela empêcherait son pays de mener une politique commerciale autonome vis-à-vis des pays tiers.
Le négociateur en chef de l’UE Michel Barnier a dit dimanche « espérer » que les discussions entre Theresa May et Jeremy Corbyn, le chef du Labour, puissent « avancer ».
Il est attendu lundi après-midi à Dublin où il doit s’entretenir avec le Premier ministre irlandais Leo Varadkar, dont le pays sera particulièrement impacté par le Brexit.
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Les eurosceptiques furieux
A Londres, la main tendue au Labour a provoqué la furie des eurosceptiques du Parti de Theresa May.
L’ancien ministre des Affaires étrangères Boris Johnson a prévenu lundi dans le Telegraph que les députés conservateurs ne permettraient pas à Theresa May de « capituler » face à Jeremy Corbyn en acceptant une union douanière et le maintien de liens étroits avec l’UE.
Si les pourparlers entre le gouvernement et l’opposition n’aboutissent pas, la Première ministre a suggéré de faire trancher le Parlement, en soumettant au vote des députés plusieurs options sur la relation future entre le Royaume-Uni et l’Union européenne.
Ces derniers ont voté la semaine dernière une proposition de loi visant à forcer Theresa May à demander un report du Brexit quoiqu’il arrive afin d’éviter une sortie sans accord. La Chambre des Lords a commencé à examiner le texte jeudi et se penchera de nouveau dessus lundi.
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