
En cette fin de treve hivernale. Jacqueline Naman est aujourd’hui menacée d’expulsion (©Kévin Carriere /Actu Toulouse)
Jacqueline Naman, 76 ans, va-t-elle se retrouver à la rue ? La trêve hivernale, suspendant toute mesure d’expulsion d’un domicile pendant la période d’hiver, a pris fin dimanche 31 mars 2019 et cette Toulousaine endettée au point de ne plus pouvoir payer son loyer risque de perdre son logement situé avenue de La Gloire à Toulouse.
Elle n’arrive plus à payer son loyer
Sa situation dure depuis deux ans et la mise sous tutelle de son mari (aujourd’hui décédé) en 2017, qui a donc cessé de contribuer au paiement du loyer. A cause de petits boulots jamais déclarés et d’une dizaine d’années passés à travailler en tant que choriste, elle ne bénéficie que d’une maigre retraite de 845 € et d’une pension d’intermittente du spectacle de 160€. Elle a par ailleurs perdu le droit à l’allocation pour le logement (APL) dispensé par la CAF en raison d’une série d’impayés.
Aujourd’hui, elle est endetté d’environ 6000 euros et n’arrivent plus à payer son loyer de 551,13 € charges comprises.
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Un appartement insalubre
Cela fait maintenant 36 ans que Jacqueline vit dans cet appartement dont elle a vu le prix du loyer considérablement augmenter.
En 2007, son loyer était de 432 € par mois charges comprises contre 551.13 €, aujourd’hui. En revanche, l’état de l’appartement ne s’est pas amélioré. Un dégât des eaux en 2009 a provoqué des trous et moisissures sur les murs de l’appartement. Son logement a été reconnu comme insalubre par le Service Communal d’Hygiène et de Santé, en 2014.

Le plafond de l’appartement de Jacqueline Naman déclaré insalubre (© Kévin Carriere / Actu Toulouse)

Traces de moisissures sur le plafond de l’appartement de Jacqueline Naman (©Kévin Carriere / Actu Toulouse)
Plusieurs recours tentés mais aucun relogement trouvé
Avec l’aide de son avocate Maître Auriac, Jacqueline Naman a notamment saisi la commission de surendettement. Ainsi que le Droit Au Logement Opposable dont la réponse est attendue le 19 avril 2019.
Depuis le début de cette situation en 2017, elle indique qu’aucune offre de relogement ne lui a été proposée.
Son cas n’est pas isolé dans la métropole toulousaine et François Piquemal porte-parole de Droit Au Logement (DAL) 31 le confirme :
En 2017, 32000 demandeurs de logements sociaux, dont 75 % sont éligibles à un logement très social. Pour seulement 29 % de logements très sociaux construits dans Toulouse Métropole.
Contactée, la préfecture de Haute-Garonne ne s’est pas encore exprimée sur ce dossier.
Kévin Carriere