Les adolescents piégeaient des pédophiles sur Internet pour leur fixer rendez-vous et les dépouiller. (©78actu)
Un adolescent de 17 ans a été mis en examen ce vendredi 29 mars, à Versailles (Yvelines).
Avec deux copains, à peine plus âgés, ils attaquaient des hommes pour les délester de leurs affaires. La trio ciblait des personnalités très spécifiques, en passant par Internet. Ils visaient des individus ayant des penchants pédophiles.
C’est à Chatou (Yvelines), le 14 mars dernier, que tout a commencé.
Dans la soirée, un homme appelle la police et affirme avoir été agressé par trois personnes cagoulées, rue Marcelin-Berthelot. Il explique qu’il s’était rendu là-bas pour un rendez-vous amoureux. Sans donner plus de détails.
Pistolet et lacrymogène
Ses assaillants l’ont menacé avec un pistolet et une bombe de gaz lacrymogène. Ils sont repartis avec son portefeuille, sa carte bancaire, son téléphone, son casque de moto et ses gants.
La police se rend sur place et retrouve, avec l’aide des agents municipaux, deux jeunes de 15 et 16 ans correspondant à la description. Ils sont arrêtés.
L’enquête se poursuit. Elle permettra d’identifier le troisième larron, originaire de Nanterre, dans les Hauts-de-Seine. Il sera arrêté ce mercredi 27 mars.
Lors des auditions, il va expliquer le stratagème mis en place sur Instagram.
Il se fait passer pour une ado de 12 ans
Au départ, l’adolescent s’était fait passer pour une femme afin de piéger des hommes. Mais rapidement, l’un va lui demander son âge. Il va répondre être une jeune fille de 12 ans. En retour, il va recevoir des vidéos et des photos de l’individu dénudé, montrant son sexe.
Si l’adolescent a reconnu avoir éprouvé une certaine gêne, il a toutefois usé de ce subterfuge pour attirer ses futures victimes. Lui surveillait les lieux pendant que ses deux jeunes comparses passaient à l’action.
Difficile de retrouver les victimes
Selon nos informations, trois ou quatre autres internautes aux penchants pédophiles auraient été dans ce cas.
Le problème pour la police, comme pour la justice, est de les retrouver. Car aucun ne souhaite se signaler, étant passibles de poursuites pour corruption ou tentative de corruption de mineur.
L’enquête va toutefois se poursuivre, notamment par l’analyse du téléphone portable de l’adolescent.
Au regard, de son âge, il a été remis en liberté, sous contrôle judiciaire.