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Interview. Marie-Lorna Vaconsin : "On a tous une partie de nous qui est restée au lycée"

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Marie-Lorna Vaconsin sera présente sur le salon du livre de Bondues (Nord), samedi 23 et dimanche 24 mars 2019.

Marie-Lorna Vaconsin sera présente sur le salon du livre de Bondues (Nord), samedi 23 et dimanche 24 mars 2019. (©Bruno Charoy)

Marie-Lorna Vaconsin sera présente au salon du livre de Bondues (Nord), samedi 23 et dimanche 24 mars 2019. Elle y présentera les deux premiers tomes de la trilogie : « Le Projet Starpoint » (publié aux éditions La Belle colère). Interview de l’auteure, qui revient avec passion sur son écriture, et avec émotion sur ses souvenirs.

Lille Actu : Quelle a été le point de départ « [du] Projet Starpoint » ? Est-il né d’un rêve, inspiré de lectures… ?

Ça a commencé très tôt, quand ma sœur et moi jouions à des jeux de rôles dans notre enfance. Moi, je créais des histoires et elle jouait avec moi. On avait vraiment l’impression d’aller dans un monde parallèle. On se donnait même rendez-vous là-bas. C’était comme si nous étions ans les coulisses du monde. Alors que les adultes restaient ensemble, nous partions à l’aventure.

Je me suis vraiment construite avec ces jeux de rôles. Puis, on a grandi, et on a peu à peu abandonné ce monde. J’ai lu des livres qui m’ont beaucoup marquée, comme « Narnia » et « A la croisée des mondes ». Quand j’ai découvert ce moment, dans « Narnia », où ils passent par l’armoire, où ils entrent dans cet autre univers, j’ai eu l’impression de retrouver le mien (le nôtre, avec ma sœur), de retourner à la maison. C’est resté gravé en moi ! En lisant ce genre d’ouvrages, je me suis dit « je peux, moi aussi, écrire sur un monde parallèle ».

Comment est née la « première ligne », et comment s’est bâti le récit (sur un fil rouge qui s’est laissé tendre au fur et à mesure ou au fil de l’inspiration) ?

Il y a eu 100 premières lignes très vite car j’avais l’histoire en moi. Ce livre revenait sans arrêt, à côté d’autres choses que je pouvais écrire. Le personnage de Pythagore Luchon est toujours resté, je ne sais pas pourquoi ! Cette idée de ce personnage qui bascule dans un monde parallèle était ancrée dans le récit, même si d’autres choses changeaient. Il était à l’école primaire, puis au collège, et au lycée : il a grandi avec moi.

La première ligne a été écrite en 2017. Le début, c’est l’appel, pour la rentrée en classe de seconde. Je me suis dit qu’on pouvait commencer par là car tout le monde s’y reconnait et cela permet aussi d’avoir beaucoup d’informations sur le personnage principal, ainsi que sur ses camarades de classe.

Pourquoi avoir choisi de commencer le récit au moment du lycée, et pas plus tôt, dans son enfance ?

Je voulais que ça s’inscrive dans l’univers lycéen, car c’est un moment de transition, pendant lequel moi-même, je me sentais un peu perdue. J’étais un peu comme Pythagore, finalement. Je n’étais pas exclue, ni populaire, j’étais un peu dans l’ombre. J’ai choisi le lycée parce que c’est aussi une période pendant laquelle une micro-chose peut sembler une épopée. La traversée d’un couloir peut devenir une aventure !

Lire aussi : Entretien. Cécile Hennion présentera « Le Fil de nos vies brisées » au salon du livre de Bondues

Les personnages du livre sont-ils inspirés de connaissances, ou sont-ils le fruit de votre imagination ?

Pythagore me ressemble un peu : il est passif, observateur, dans la coulisse. Louise, c’est ma sœur. Elle touche à la plomberie, veut comprendre comment ça marche, etc. Quand on était petite, on espionnait beaucoup, comme ce personnage. Aujourd’hui, on est associées, on travaille ensemble. Elle est très portée par la technique, est très terre à terre et brute de décoffrage. Foresta, c’est plus l’héroïne qui nous inspire, elle est comme un modèle. Elle s’assume, a toujours la bonne réplique.

D’après les éléments que l’on trouve (sans encore avoir lu le livre), on devine que ce « nouveau monde » que vous avez imaginé est très axé sur les sciences…

Oui, il y a deux dimensions scientifiques, dans l’ouvrage : la physique quantique, qui est une des pistes qui explique comment on passe d’un monde à l’autre ; la géographie, qui n’est pas du tout la même que chez nous.

Sans en dire trop, dans ce monde, l’enjeu, le pouvoir appartient aux géographes. Tout est différent !

Cet ouvrage est présenté comme un « roman jeunesse », pour les jeunes adultes (vers 13 ans, et plus). L’avez-vous écrit pour une cible d’adolescents ?

Je l’ai écrit pour ma sœur, ce livre. Elle est un un peu plus jeune que moi, de 2 ans, et est donc adulte. [rires] Mais je l’ai aussi écrit pour tous. On a tous une partie de nous qui est restée au lycée. En principe, on s’y retrouve. Certains adultes m’ont confié qu’ils avaient aimé l’ouvrage ; ils l’avaient pris pour leur enfant, on regardé par curiosité et ont accroché.

La couverture de l’ouvrage est très particulière. Elle attire l’œil. Était-ce votre idée au départ, ou est-ce une réflexion menée avec la maison d’édition ?

Le choix de la couverture a été fait avec la maison d’édition. Les tatouages sont très importants dans le livre. Nous avons fait appel à un tatoueur spécialisé, qui fait beaucoup de design rétro. C’est la main du tatoueur qui fait tout. Quand je les ai vus arriver (les tomes 1 et 2), je n’en revenais pas que ce soit pour moi ! La couverture, c’est important, c’est la première chose qui accroche dans une librairie. Je ne suis pas du tout objective, mais je les adore !

Quel retour vous a particulièrement surprise, ou touchée ?

Certains lecteurs m’ont dit qu’ils se reconnaissaient dans les personnages, même les secondaires. C’est le plus beau retour qu’on peut avoir ! Il y a certains lecteurs très jeunes. Lors de rencontres, j’en ai rencontré qui devaient avoir 10 ans. Une lectrice m’a d’ailleurs dit : « Il ne faudra pas trop vous dépêcher pour écrire le tome 2, sinon il risque d’être moins bien ! » C’est fou !

Vous serez au salon du livre de Bondues, les samedi 23 et dimanche 24 mars. Connaissez-vous ?

Non, je n’ai pas encore eu l’occasion d’y aller. Je suis impatiente ! D’autant plus que c’est aussi le moment de la sortie du tome 2, qui est plus inscrit que le premier. Dans le tome 1, je n’ai pas eu le temps de tout raconter. Le tome 2 permet de présenter un univers plus installé. Le 1 était une esquisse, dans laquelle je me suis concentrée sur l’action aussi, et là je peux m’étendre d’avantage sur l’univers.

Aviez-vous, dès le départ, l’idée de faire une trilogie, ou est-ce venu en écrivant ?

C’était compliqué de faire un seul gros livre, j’ai donc très vite eu l’idée de proposer un récit sur plusieurs tomes. Et puis j’apprécie cette idée de respiration ; en tant que lectrice, j’aime aussi les trilogies. En plus de cela, en tant que narratrice, je trouvais ça compliqué de tout dire d’un coup.

Là, je suis en cours d’écriture du tome 3. Je peux dire qu’il y aura vraiment une réponse à tout à la fin de ce livre. Je prends vraiment du plaisir à écrire ce récit ; ça me rend très heureuse !

Lire aussi : Lille. Madeleine publie son premier recueil de poèmes à 23 ans

La petite anecdote : un « livre mythique » 
« L’Assassin royal ». J’ai honte de ne pas l’avoir lu plus tôt, c’est un incontournable dans l’univers de l’imaginaire. Souvent, les gens m’en parlaient. Je m’y suis mise l’été dernier. Il y a 19 livres ! Je ne pensais pas les lire tous d’un coup, car j’étais en plein dans la relecture de mon tome 2, mais cet univers est tellement incroyable, tellement bien écrit, et les personnages évoluent sans nous ennuyer, alors j’ai continué ! Ça m’a bouleversé ! C’était une leçon d’écriture ! Et je l’ai lu au bon moment, car j’ai tout juste terminé les ouvrages pour la sortie du tome 19.


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