
Dans la matinée du lundi 18 mars 2019, les engins de chantier devraient arriver sur le site du presbytère pour entamer sa démolition. (©Le Perche)
La rumeur s’est répandue comme une traînée de poudre dans le centre-ville de Mamers (Sarthe), jeudi 14 mars 2019. La direction du centre hospitalier intercommunal Alençon-Mamers aurait décidé de procéder à la démolition de l’ancien presbytère de la rue du 115e RI à Mamers.
Cette information a finalement été confirmée par Frédéric Beauchef, maire de Mamers, qui a pris contact avec les représentants du centre hospitalier. L’élu ne cache pas sa surprise :
« C’est malheureusement confirmé. Des opérations de désamiantage ont d’ailleurs eu lieu ces derniers. Tout cela vient de m’être indiqué par la direction du centre hospitalier. »
« Blitzkrieg »
Très vite, la stupéfaction laisse place à la colère. Le maire envoie un communiqué :
« Je suis très surpris. Décision de Blitzkrieg sans prévenir personne, ni demander d’arrêté de démolition à la ville. Je fais expertiser ce vide juridique. On apprend ça par la rumeur ! Ce n’est pas des méthodes. On me répond qu’on avait l’intention de me prévenir… je n’y crois pas tout cela est une action préméditée et évidemment dommageable pour le patrimoine. »
« J’espère au moins qu’il est prévu de conserver des éléments du bâtiment. Cela confirme le pressentiment que nous avions : la décision était déjà prise depuis longtemps sans aucune transparence. »
A LIRE AUSSI
La colère envahie également Frédéric Poupry, responsable du comité de sauvegarde du bâtiment. Le passionné d’histoire et de patrimoine peine à croire que son combat de près de sept ans pour sauver l’édifice puisse être réduit en poussière lundi matin. Et pourtant, le bénévole sait que l’avenir du presbytère est quasiment scellé.
Alors oui, il est aussi en colère et le dit haut et fort :
« Même l’architecte des bâtiments de France, alors que nous sommes dans un secteur classé, n’est pas au courant de cette démolition. Tout a été fait en secret. Nous sommes scandalisés car ce sont des méthodes de vandales. L’hôpital n’a même pas pris le soin de prévenir la mairie. »
Baroud d’honneur
Ce dernier appel d’ailleurs les Mamertins à se rassembler lundi matin devant le bâtiment pour manifester et tenter de s’opposer à la démolition. Frédéric Poupry ne se fait pas d’illusion. C’est un baroud d’honneur.
Mais il veut tenter un dernier coup :
« D’après la présidente d’Urgence Patrimoine, le maire pourrait suspendre l’arrêté de mise en péril »
Affaire à suivre.
Cet arrêté de mise en péril signé par le maire à l’automne dernier à la demande du centre hospitalier arrive d’ailleurs à échéance au début du mois d’avril.
« C’est sans doute pour cela que tout est fait à la hâte et de manière étrange. On se croirait dans une fiction », soupire Frédéric Poupry.