
Neuf jours après l’attentat perpétré au centre pénitentiaire de Condé-sur-Sarthe, Nicole Belloubet a reçu les syndicats au ministère de la Justice, place Vendôme à Paris. (©L’Orne-Hebdo)
La rencontre aura duré moins de deux heures entre la ministre de la Justice, Nicole Belloubet, et les syndicats pénitentiaires, ce jeudi matin à Paris.
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Au final : « On est plutôt déçus de cet échange car il n’y a rien de concret », annonce Emmanuel Guimaraes, délégué national de FO-Pénitentiaire et ancien surveillant du centre pénitentiaire de Condé-sur-Sarthe où, mardi 5 mars, un attentat a été perpétré par un détenu radicalisé, générant le blocage de l’établissement depuis.
« Des pistes de travail »
Si aucune mesure concrète applicable immédiatement n’est sortie du bureau de la Garde des Sceaux, des pistes de travail vont néanmoins être expérimentées.
« Nicole Belloubet a confirmé l’échange de lundi 11 mars avec Stéphane Bredin, le directeur de l’Administration pénitentiaire, au sujet du possible toilettage du texte sur la possibilité de palpation des visiteurs de détenus : un groupe de travail va se pencher dessus et le pôle juridique va être saisi ».
Elle s’est aussi engagée « à revoir les effectifs et sur la création d’une base cynotechnique avec des chiens détecteurs de stupéfiants et d’explosifs mais elle souhaite néanmoins attendre le rapport de l’Inspection générale » présente au centre pénitentiaire de Condé-sur-Sarthe cette semaine, « avant de tirer des conclusions sur la gestion particulière des Détenus Particulièrement Signalés (DPS) », poursuit Emmanuel Guimaraes.
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Nicole Belloubet s’est montrée « opposée au regroupement des détenus violents, radicalisés et dangereux et est favorable à la création et au maintien de quartiers dédiés à chacun de ces détenus ».
« Des groupes de travail »
Par ailleurs, elle va lancer « des groupes de travail sur des thématiques sécuritaires parmi lesquelles l’expérimentation de caméras embarquées par piéton et dans les véhicules administratifs pendant le transfert des détenus, la dotation de taser pour certains surveillants et de « bonbonnes de poivre » pour tout le monde ».
Sur le plan des effectifs, la ministre a annoncé « une augmentation de 1.5 % de la prime de sujétion spéciale à l’horizon 2022 » ainsi que celle du taux de passage en catégorie B des gradés et majors. « Mais ça ne concerne qu’une infime partie du personnel », relève Emmanuel Guimaraes qui conclut : « Elle n’annonce rien de concret pour les surveillants ».
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Conséquence de cet échange :
« On va en informer les surveillants et nous allons rapidement savoir ce qu’ils en pensent ».

Neuf jours après l’attentat perpétré au centre pénitentiaire de Condé-sur-Sarthe, Nicole Belloubet a reçu les syndicats au ministère de la Justice, place Vendôme à Paris. (©L’Orne-Hebdo)