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Aéroport de Dole Jura : trop cher pour les contribuables ?

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Pour les signataires de la lettre ouverte, la compagnie Ryanair, dont les lignes affichent un taux de remplissage à 95%, n'ont pas à bénéficier d'argent public.

Pour les signataires de la lettre ouverte, la compagnie Ryanair, dont les lignes affichent un taux de remplissage à 95%, n’ont pas à bénéficier d’argent public.

Une lettre ouverte a été adressée le 11 mars à la présidente de la Région, Marie-Guite Dufay, et aux présidents du département du Jura et de l’Agglomération du Grand Dole à propos de l’avenir de l’aéroport de Dole Jura. Dans ce collectif, on retrouve des organisations syndicales, associatives et politiques (*) qui, ainsi, souhaitent « animer le débat » sur cette question alors que s’achève une délégation de service public engageant la collectivité du Jura depuis 10 ans.

20 millions sur 8 ans

« Depuis 2007, le Département du Jura s’est vu transférer par convention conclue avec l’État l’aérodrome de Dole-Jura, suite au refus de la collectivité régionale d’assurer la reprise de cet équipement », rappellent les signataires. Depuis le 1er janvier 2010 la gestion de l’aéroport est confiée à la SAS Société d’Exploitation de l’Aéroport Dole Jura, constituée à parité entre la Chambre de Commerce et d’Industrie du Jura et Keolis Airport, dans le cadre d’une convention de Délégation de Service Public (DSP). Or, cette convention arrive à échéance le 31 décembre 2019. Le 15 octobre dernier, le département du Jura a voté en faveur d’une nouvelle délégation de service public, « afin de permettre la poursuite de l’activité sur la plateforme » et a lancé un appel à candidatures. L’aide attendue des collectivités territoriales (Département, Région, Grand Dole essentiellement) est chiffrée à 20 millions d’euros hors taxes sur 8 ans.

Lire aussi : Aéroport Dole-Jura : nouvelles destinations en 2018 

Aider ceux qui en ont besoin

Les organisations cosignataires de la lettre rappellent « la nécessité d’une bonne gestion de chaque euro d’argent public dans une perspective de long terme » et soulignent que « la convention de DSP signée en 2010 prévoyait une enveloppe globale de 5 millions d’euros sur 10 ans, mais l’analyse des comptes montre que fin 2019 nous serons très probablement au-delà de 28 millions d’euros d’argent public dépensés… ce qui est considérable au vu des difficultés du département du Jura à faire face aux besoins de la politique sociale. »

Les signataires verraient donc d’un meilleur œil que cet argent soit mis ailleurs, « pour aider ceux qui ont besoin de payer les dépenses nécessaires pour rester vivre à domicile malgré la perte d’autonomie, garantir une offre de soin de qualité sur tout le territoire et sauvegarder nos hôpitaux menacés de fermeture, maintenir les personnels indispensables à la réussite de nos jeunes élèves et étudiants dans les écoles, collèges et lycées, mais aussi soutenir l’emploi et l’économie par exemple en développant un tourisme durable et solidaire, aussi bien au niveau régional, que national et international, sont autant de priorités qui nous semblent plus urgentes. »

Ryanair dans le collimateur

Le partage de la facture par les différentes collectivités (40 % pour la Région, 40 % pour le Département et 20 % pour le Grand Dole) ne changerait donc rien au fond du problème :

« Pratiquement la moitié de l’argent public déboursé durant les 10 années écoulées a été capté par les actionnaires des compagnies aériennes, et plus précisément par ceux de la compagnie à bas coûts Ryanair »

Et les organisations de souligner « les innombrables infractions à la législation du travail attachées au nom de cette compagnie irlandaise qui, de surcroît, ne paye pas un centime d’impôt en France ».

Les lignes Ryanair, qui afficheraient un taux de remplissage autour de 95 % sur Porto, Marrakech et Fès, n’auraient donc pas besoin de cet argent public « à un moment où le Jura perd deux dessertes TGV et que le Grand Dole qui restreint son appui aux transports en commun de l’agglomération »

« Nous espérons mettre cette question au cœur du débat public à l’heure où les responsables politiques régionaux, départementaux et locaux s’apprêtent à sceller l’avenir de l’aéroport de Dole-Tavaux pour une décennie, et nous espérons que nos arguments seront entendus », concluent les signataires.

 (*) Premiers signataires : CFDT retraités Dole, FSU Jura, Union syndicale Solidaires Doubs, FNAUT B FC, France Nature Environnent B FC, Collectif Jura Notre-Dame-des-Landes, Confédération Paysanne du Jura, ATTAC Jura et Doubs, Europe Ecologie Les Verts Franche-Comté et Bourgogne, Générations Dole, PCF Bassin Dolois et PCF Jura, France Insoumise groupe d’action Dole, Place Publique 39, NPA.

En 2015, la chambre régionale des comptes a procédé à une analyse de la situation des aéroports de Dijon et Dole. « Faute de concertation entre les gestionnaires et les financeurs des deux aéroports distants de moins de cinquante kilomètres, s’est instaurée une concurrence due à des objectifs stratégiques très proches », déplorait la Chambre. Il en résultait « des aides à l’investissement et au fonctionnement, et des aides aux compagnies aériennes élevées au regard du trafic des aéroports ».
Si Dole et Dijon restent géographiquement aussi proches, la Région devrait tenir sa promesse de porter l’aéroport de Dole à parts égales avec le Conseil départemental du Jura. Mais, avait précisé Marie-Guite Dufay en septembre dernier sur France Bleu, « il faudra peut-être retravailler les équilibres avec d’autres opérateurs [que Ryanair] car la collectivité n’a pas vocation à financer les voyages des voyageurs » (© infographie : rapport de la Cour régionale des comptes 2015)

En 2015, la chambre régionale des comptes a procédé à une analyse de la situation des aéroports de Dijon et Dole. « Faute de concertation entre les gestionnaires et les financeurs des deux aéroports distants de moins de cinquante kilomètres, s’est instaurée une concurrence due à des objectifs stratégiques très proches », déplorait la Chambre. Il en résultait « des aides à l’investissement et au fonctionnement, et des aides aux compagnies aériennes élevées au regard du trafic des aéroports ».
Si Dole et Dijon restent géographiquement aussi proches, la Région devrait tenir sa promesse de porter l’aéroport de Dole à parts égales avec le Conseil départemental du Jura. Mais, avait précisé Marie-Guite Dufay en septembre dernier sur France Bleu, « il faudra peut-être retravailler les équilibres avec d’autres opérateurs [que Ryanair] car la collectivité n’a pas vocation à financer les voyages des voyageurs » (© infographie : rapport de la Cour régionale des comptes 2015)


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