
La clinique spatiale de Toulouse lance une étude inédite, qui pourrait même servir à Thomas Pesquet lors de son prochain séjour dans l’espace. (©CNES)
Jusqu’au 30 mars 2019, 20 volontaires participent à une étude inédite dans les locaux de la clinique spatiale de Medes sur le CHU de Rangueil, à Toulouse. Pour aider la science, ces volontaires, âgés de 20 à 45 ans, vont passer cinq jours allongés dans une baignoire un peu particulière…
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Une sorte de grande baignoire remplie d’eau tiède
Comme l’explique le Medes, au cours de cette nouvelle étude, dont le CNES (Centre nationale d’études spatiales) est le promoteur, les 20 volontaires vont être confrontés aux effets de l’impesanteur :
Le volontaire qui participe à l’étude est installé dans une sorte de grande baignoire remplie d’eau tiède dont il est cependant isolé par une toile imperméable, accrochée sur le rebords de la baignoire. Il se trouve donc comme ‘entre deux eaux’ et ‘flotte’ ainsi en l’absence de support. Cette situation, interprétée par l’organisme comme une absence complète d’appui, est très comparable à celle de la microgravité. Ce modèle permet notamment de reproduire très rapidement les effets de l’impesanteur sur les systèmes sensori-moteur et cardiovasculaire.
Concrètement, les volontaires vont rester 12 jours dans les locaux de la clinique spatiale pour cette étude, répartis ainsi :
- 4 jours pré-immersion pour effectuer les mesures de base,
- 5 jours d’immersion sèche
- 3 jours post-immersion afin de permettre les mesures post immersion et la récupération
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Dans l’espace, la circulation du sang est chamboulée
D’après le CNES, « dans l’espace, la circulation du sang dans le corps humain est complètement chamboulée ». L’ expérience menée à Toulouse permettra de « déterminer si des bandes élastiques portées aux cuisses limitent les effets de cette redistribution des fluides ». Les volontaires porteront des brassards aux cuisses de 8h à 18h, pendant cette étude.

Les effets de l’impesanteur sur la circulation des fluides. (©CNES)
Les 10 équipes scientifiques étudieront les principaux effets physiologiques de 5 jours d’immersion sèche et de l’impact de l’utilisation des brassards de cuisse sur les systèmes suivants :
- Le suivi ophtalmologique
- Le système musculaire
- Le système osseux
- Les régulations cardiovasculaires
- Le métabolisme et la flore intestinale
- La cognition
De simples bandes élastiques pourraient-elles suffire à améliorer la circulation sanguine des astronautes ? C'est ce qu'une expérience @Medes_IMPS essaye de déterminer en ce moment 😮 https://t.co/E1AUyZVj7A pic.twitter.com/J8mTZ2uQOh
— CNES (@CNES) February 23, 2019
Thomas Pesquet portera-t-il des brassards de cuisse ?
Interrogé par le CNES, Mar-Antoine Custaud, responsable d’un des dix protocoles de l’expérience, l’avantage du port de brassards de cuisses est qu’elle « serait facile à mettre en place, sans prendre de temps aux astronautes dont le planning est déjà bien chargé lors de leur séjour dans l’espace. Mais il faut des arguments avant de l’utiliser de façon plus systématique ».
Si ce procédé est efficace, on pourrait donc voir Thomas Pesquet porter des brassards de cuisse dans la station spatiale internationale, à l’occasion de sont prochain séjour dans l’espace, prévu à la fin de l’année 2020 ou au début de l’année 2021. Les premiers articles scientifiques sur les impacts de cette expérience sont prévus dans un an.
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