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Toulouse : dans un jardin public de la Côte Pavée, des familles et enfants ont découvert la lacrymo

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C'est dans ce jardin public du quartier Côte Pavée à Toulouse que des familles ont pris des gaz lacrymos, samedi 9 février 2019 en fin d'après-midi

C’est dans ce jardin public du quartier La Côte Pavée à Toulouse que des familles ont pris des gaz lacrymos, samedi 9 février 2019 en fin d’après-midi (©Illustration / Wikimedia Commons)

« Quand on va dans un parc pour enfants avec sa famille, c’est pas pour se prendre des lacrymos ». Dorothée, Manuela et Christina, trois mamans du quartier La Côté Pavée, n’en reviennent toujours pas de leur folle fin d’après-midi de la veille. Au lendemain de l’acte XIII des gilets jaunes, samedi 9 février 2019 à Toulouse, elles essaient de comprendre comment elles et leurs enfants ont pu être aspergés de gaz lacrymogènes dans un petit jardin public… de l’un quartiers les plus feutrés de la Ville rose.

Lire aussi : Acte XIII des gilets jaunes : des milliers de manifestants à Toulouse, les temps forts en images

Après la sieste, elles se retrouvent au parc

En milieu d’après-midi, après la sieste des plus petits, ces quatre familles – quatre mères de famille, un père, et leurs sept enfants de 10 mois à 10 ans – se sont donc retrouvées au jardin Pierre Larousse, « comme souvent le week-end ». Elles étaient dans le parc depuis une heure pour les unes, deux heures pour les autres, quand elles décident de quitter les lieux, vers 18h30. Mais soudain, elles aperçoivent des groupes de manifestants – parmi lesquels « très peu avec des gilets jaunes », relève Dorothée – arriver en courant, de la rue Louis Vitet d’un côté, de la rue du Champ-du-Merle de l’autre. Deux artères au milieu de laquelle se trouve… le jardin public. Un peu effrayées, elles font demi-tour et retournent « dans le parc, pensant nous mettre à l’abri ».

Les forces de l'ordre en intervention à l'angle des rues Jean Rieux et rue du Chant-du-Merle

Les forces de l’ordre en intervention à l’angle des rues Jean Rieux et rue du Chant-du-Merle (©DR)

« On s’est retrouvés piégés dans le parc »

Quelques manifestants sont entrés, puis les familles ont vu les forces de l’ordre arriver : « On s’est retrouvés piégés dans le parc », atteste Christina, enceinte, venue prendre l’air avec ses trois enfants en bas âge. « Nous étions très visibles. L’une de nous avait une poussette, une autre un vélo avec une remorque pour enfant », précise Dorothée. « Et d’un coup, on s’est retrouvés dans un nuage de gaz lacrymogènes. Les forces de l’ordre ne nous ont prévenu de rien, nous avons couru vers le fond du parc. Nos enfants toussaient ».

En souvenir de cette « drôle » d’aventure, elles ont ramassé une vingtaine de « palets » lacrymogènes (sachant qu’il y en a plusieurs par grenade, ndlr). 

Une vingtaine de "palets" lacrymogènes ont été retrouvés au jardin Pierre Larousse, à Côte Pavée, après les affrontements de samedi

Une vingtaine de « palets » lacrymogènes ont été retrouvés au jardin Pierre Larousse, à La Côte Pavée, après les affrontements de samedi (©DR)

« On avait volontairement évité le centre-ville »

Les trois mères de famille ne comprennent pas comment une telle scène a pu se produire à La Côte Pavée. Un « cauchemar » selon leurs termes qui a duré une dizaine de minutes. Manuela ajoute :

On avait volontairement évité le centre-ville, où on ne va plus le samedi après-midi depuis la mi-novembre. Et on ne pensait pas courir le moindre danger dans ce parc, assez loin du centre-ville…

« On a eu très peur », étaye Christina. « Quand j’ai vu qu’il y avait plein de forces de l’ordre, je me suis dit ‘On est en sécurité, c’est bon’. Mais ce sont elles qui nous ont envoyé des gaz lacrymogènes ! » souffle Dorothée, précisant qu’elle est « contre les violences, en particulier celles sur les policiers », mais qu’elle ne comprend comment un tel « usage disproportionné » peut arriver dans un parc.

Au lendemain de l’acte XIII, toutes essaient d’expliquer la situation à leurs enfants : « Ils nous posent des questions, veulent comprendre ce qu’il s’est passé. Certains n’ont pas dormi, et ont peur de sortir ». Et Dorothée de souffler : « Je n’avais jamais pris de lacrymo de ma vie ».

Les policiers n’ont « pas compris » la logique des manifestants

Sans connaître la situation précise de ce jardin public, une source policière confirme à Actu Toulouse que des échauffourées ont bien éclaté jusqu’à La Côte Pavée, samedi soir. Ce qui n’a d’ailleurs pas manqué de surprendre les forces de l’ordre, « désolées que les manifestants puissent aussi aller dans ces quartiers-là ». Cette même source témoigne :

On n’a pas compris ce qu’il se passait… Un groupe de 200 individus violents a été évacué du boulevard Carnot, puis s’est retrouvé place Dupuy, et ensuite au port Saint-Sauveur. C’est alors qu’ils ont emprunté une petite passerelle, le passage des Soupirs, et franchi le Canal… Puis ils ont passé la voie ferrée, en petits groupes, en direction de l’avenue Jean-Rieux.

Et de relever que depuis le début du mouvement, « c’est la première fois qu’ils traversent le Canal ».

Les forces de l'ordre poursuivent des manifestants à Port-Saint-Sauveur samedi 9 février 2019

Surprises par la tournure des événements, les forces de l’ordre poursuivent des manifestants à Port-Saint-Sauveur samedi 9 février 2019 en fin d’après-midi (©Un internaute d’Actu Toulouse)

Tentative de barricade… à La Côte Pavée

Dans quelques circonstances des gaz lacrymogènes ont-ils été utilisés dans ce parc où se trouvaient familles et enfants ? Cette source policière n’en savait rien, dimanche soir. Mais elle précise que « des heurts ont éclaté au niveau de l’impasse de la Baraquette (en dessous du parc, ndlr), où les manifestants ont tenté de monter une barricade ». Une chose est sûre : parmi les 17 interpellés du jour à Toulouse, deux ont été arrêtés lors de cette « incursion » à La Côte Pavée.

Contactée par Actu Toulouse, la préfecture n’a pas encore répondu à nos sollicitations.

Des gaz lacrymogènes à Port-Saint-Sauveur, sur la rive de Côte Pavée, samedi 9 février 2019 en fin d'après-midi

Des gaz lacrymogènes à Port-Saint-Sauveur, sur la rive de La Côte Pavée, samedi 9 février 2019 en fin d’après-midi (©Un internaute d’Actu Toulouse)


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