Quantcast
Channel: actu.fr - Toute l'information nationale, régionale et locale.
Viewing all articles
Browse latest Browse all 19401

Verneuil. Près de 2000 pigeons en moins dans le centre-ville depuis 2016

$
0
0
Le pigeonnier au pied de la Tour grise permet de réguler la population de pigeons (photo montage).

Le pigeonnier au pied de la Tour grise permet de réguler la population de pigeons (photo montage). (©La Dépêche de Verneuil-sur-Avre)

La population des pigeons a considérablement diminué à Verneuil-sur-Avre. Pour cela, la municipalité a fait appel à une société spécialisée, Sogepi-Servibois, basée près d’Alençon. Le premier outil de régulation a été la mise en place de deux cages de capture dans les combles de l’église Notre-Dame au printemps 2016.

La société met régulièrement des graines et de l’eau pour attirer les pigeons à l’intérieur de ces cages d’où ils ne peuvent plus ressortir. Toutes les deux semaines, Sogepi vient retirer les volatiles prisonniers pour les emmener en volières dans le Nord Mayenne « où leur fiente sert à faire de l’excellent terreau », affirmait début 2017 Gérard Granger, le directeur de la boîte. Bref, les pigeons prélevés ne sont pas tués, sauf ceux en mauvais état de santé qui sont alors endormis et euthanasiés à Alençon.

Deuxième outil de régulation, la mise en service du pigeonnier contraceptif près de la Tour grise, début 2017. Dix couples y ont d’abord été enfermés avec de quoi manger pour s’y habituer, avant de pouvoir ressortir au bout de six semaines. À partir de là, avec le gîte et le couvert assurés, ils y reviennent en amenant avec eux d’autres pigeons. « Dernièrement, on estime la colonie entre 34 et 44 individus », précisait le directeur en début de semaine.

Œufs piqués

Quelques mois plus tard, au printemps 2017, de sorte de laisser le temps à plusieurs générations de pigeonneaux de venir au monde, la société a commencé à enlever les œufs deux fois par mois en les piquant préalablement avec une aiguille pour qu’aucun pigeon ne puisse naître. « On en enlève ainsi 95 %, mais pas tous, car l’absence d’œufs inciterait les pigeons à quitter le pigeonnier ».

Deux ans et demi plus tard, les résultats sont éloquents. « En 2018, nous avons ainsi capturé 257 pigeons à Notre-Dame et enlevés 215 œufs. Des œufs qui, s’ils n’avaient pas été piqués, auraient donné naissance à autant de pigeons qui, à leur tour, pour un tiers d’entre eux, auraient commencé à faire des petits quatre à cinq mois plus tard, puis tous les trois mois, soit entre 500 à 600 pigeonneaux qui auraient pu naître à Verneuil l’an passé », estime Gérard Granger, en bon connaisseur de la colombophilie depuis cinquante ans. Or, en additionnant ce chiffre de pigeons qui auraient pu venir au monde à ceux capturés, on arrive à près de 900 volatiles qui pourraient aujourd’hui squatter les toits de la ville !

Les pigeons en nombre sur le toit de léglise Notre-Dame

Les pigeons en nombre sur le toit de léglise Notre-Dame (©La Dépêche de Verneuil-sur-Avre)

Catastrophe évitée

En 2017, Sogepi-Servibois a enlevé 113 œufs et capturé 801 pigeons entre juin 2016 et décembre 2017. Soit environ 250 pigeonneaux qui auraient pu naître ; avec ceux prélevés dans les cages, cela fait un peu plus de 1 000 oiseaux en moins à Verneuil. Soit, en deux ans et demi, près de 2 000 pigeons évités en ville ! « Vous voyez, sans régulation, ce serait une catastrophe à Verneuil », observe le directeur.

À noter aussi que, depuis trois mois, une cage a été installée par la société dans les combles de l’église Francheville pour prélever le trop-plein de volatiles toutes les deux semaines.

Montée en puissance

Pour Gérard Granger, le pigeonnier contraceptif de la Tour grise devrait encore monter en puissance en accueillant davantage de pigeons jusqu’à la 3e année, de sorte d’arriver à enlever entre 300 et 350 œufs tous les ans. « Et je pense que pour plus d’efficacité, un 2e pigeonnier éloigné du premier limiterait encore le nombre d’individus en ville », assure le directeur de Sogepi. Phylip Bourgeon y serait aussi favorable « notamment du côté de l’abbaye pour essayer de capter les pigeons de l’église Notre-Dame ». C’est à voir avec l’Interco, propriétaire de l’abbaye.

Pour autant, Gérard Granger précise qu’il ne serait pas bon de vouloir éradiquer tous les pigeons de Verneuil, « car ce serait la porte ouverte à l’arrivée d’autres oiseaux en ville pas facile à réguler, choucas, corneilles, corbeaux… ».

4 000 € l’an

Actuellement, le contrat liant la Ville à la société lui revient à 4 000 € l’année durant cinq ans, ce qui comprend la location du pigeonnier avec option d’achat possible au terme des cinq ans, le nourrissage des pigeons toutes les deux semaines avec une trentaine de kilos de maïs, blé ou petits pois, l’entretien de leur gîte, sans oublier le prélèvement des oiseaux dans les cages. Soit vingt-six visites l’année.


Viewing all articles
Browse latest Browse all 19401

Trending Articles