
La vipère péliade ne dépasse pas un mètre. Il est rare d’en observer en janvier, à l’image de ce spécimen surpris à Plougrescant.
Le 18 janvier dernier, Rémi Carpentier, observateur attentif du milieu, a photographié une vipère péliade sur une route de Plougrescant. Événement étonnant, à défaut d’être inquiétant, en plein hiver.
Habituée de Plougrescant
Le naturaliste connaît bien ce type de s rpent :
La vipère péliade est un vipéridé largement répandu en Eurasie jusqu’en Scandinavie. On la trouve dans la moitié nord de la France et n’apprécie pas les fortes chaleurs. Ce n’est pas un hasard de la trouver à Plougrescant car il y a différents habitats appréciés par l’espèce.
Il est en revanche surprenant d’observer un serpent en janvier car les températures sont encore basses. La température corporelle des serpents dépend de leur environnement. C’est ainsi que pour la garder stable, ils vont alterner les périodes d’exposition au soleil et les périodes à l’ombre. Or, à cette époque de l’année, il y a peu d’ensoleillement.
L’observation de la vipère péliade en janvier est exceptionnelle dans le département, mais il ne faut pas oublier qu’elle est présente jusqu’au cercle arctique, ce qui montre une forte adaptabilité.
Un zigzag noir sur le dos
La vipère péliade (Vipera berus) est un petit serpent dont la taille ne dépasse pas le mètre. Elle est reconnaissable au zigzag noir sur le dos. Les femelles sont brunes et les mâles grisâtres bien que les colorations soient très variables. La pupille est verticale. Le critère le plus fiable pour l’identification reste le zigzag sur le dos.
La tête en forme de V n’étant pas un critère pertinent car une couleuvre pourrait très bien déformer sa tête pour montrer son mécontentement.
Espèce vivipare, c’est à la fin de l’été que la femelle donnera naissance aux vipéreaux. Elle tuera les petits animaux qui constituent ses proies avec une morsure et l’injection de venin. Ce venin est précieux pour la vipère. Lorsqu’un humain est mordu, il peut y avoir une morsure sèche, c’est-à-dire sans venin.
Dans le cas d’une morsure il faut garder son calme et se rendre aux urgences pour être placé sous surveillance. La morsure n’est pas mortelle mais peut occasionner vomissement et perte de connaissance.
Trois espèces de serpents dans le Trégor
On trouve dans le Trégor deux espèces de serpents en plus de la vipère péliade. Il y a la coronelle lisse et la couleuvre helvétique, anciennement une sous-espèce de la couleuvre à collier élevée au rang d’espèce l’an dernier. Comme tous les serpents, la vipère péliade évite d’entrer en contact avec l’Homme, préférant la fuite à la confrontation. La morsure sera son ultime moyen de défense.
Ces animaux souffrent d’une mauvaise réputation, victimes bibliques en Occident alors que traités avec respect dans d’autres régions du monde.
Il est d’actualité maintenant de parler de perte de la biodiversité et la vipère péliade n’échappe pas à ce déclin. Bien que protégée par la loi, elle est impactée par l’usage des produits chimiques, l’écrasement sur les routes et la perte d’habitats quand il ne s’agit pas d’un coup de bêche.
Si vous avez la chance d’observer un serpent, il est préférable de garder une petite distance et d’éviter de faire du bruit, cela le fera fuir.