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Val-d'Oise. Le délégué aux affaires internationales et européennes condamné pour des violences sur ses deux filles à Aincourt

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Le tribunal a condamné le prévenu à huit mois de prison avec sursis.

Le tribunal a condamné le prévenu à huit mois de prison avec sursis. (©Illustration T.H.)

Quittant la barre pour retourner s’asseoir sur les bancs de la salle d’audience, Gilles-Henry Garault éclate en sanglots. Quelques instants plus tôt, le délégué aux affaires internationales et européennes pour le ministère de l’Intérieur, évoquait ses regrets. 

 J’ai été dépassé. C’était des bagarres sans arrêt. Il fallait que ça cesse. J’ai dérapé. » 

Vendredi 1er février, l’administrateur civil de 61 ans, ancien sous-préfet d’Alès (Gard) et ambassadeur au Népal, comparaissait en compagnie de sa femme devant le tribunal correctionnel Pontoise pour des violence sur leurs deux filles, alors âgées de 7 et 9 ans, qu’il punissait notamment à coups de ceinture. Des faits survenus à leur domicile d’Aincourt (Val-d’Oise) entre janvier 2016 et mars 2017.

Elle s’enferme dans les toilettes pour échapper aux coups de ceinture

Tout commence par les confidences de l’aînée à sa maîtresse, le 17 mars 2016. Elle explique que sa petite soeur a passé la nuit enfermée dans les toilettes par peur que son père ne lui donne des coups. La fillette avait finalement été frappée au petit matin après s’être cachée derrière le canapé. Son père l’en avait fait sortir à coups de pied.

En auscultant la petite fille, le médecin scolaire relève la présence d’ecchymoses et de traces de pincements sur les bras et les jambes. Les faits sont signalés à la Justice le 24 mars 2017.

Lors de ses auditions, l’enfant explique être victime de violences de la part de ses parents « plusieurs fois par jour et plusieurs fois par semaine ». Elle décrit des coups de ceinture et de martinet ainsi que des coups de pied portés par son père.

Une nuit d’hiver passée dans la bergerie

Sa mère, elle, aurait pris l’habitude de la pincer pour la punir. La fillette raconte également qu’un soir d’hiver, elle a été contrainte de passer une nuit dans la bergerie, située à 100 mètres de la maison. 

Maman m’a mise dehors et m’a jeté mes vêtements en disant qu’elle allait m’abandonner. J’ai eu très peur », raconte la jeune victime. 

Sa grande soeur évoque également des châtiments corporels en guise de punition notamment quand elles se disputaient ou bien s’en prenaient à leur petit frère. Elle précise que son père les tapait un peu partout, sauf au visage.

Problème d’hygiène

Outre les violences, les fillettes souffraient également d’un problème d’hygiène, révélant ne se laver que deux fois par semaine, dont une fois quand elles allaient à la piscine municipale, et se rendant à l’école avec des robes sales et déchirées.

Dans son rapport, le psychologue évoquait ainsi « une grande souffrance physique mais aussi émotionnelle et psychique des enfants ».

« Je me suis laissé déborder »

Face au tribunal, le prévenu a admis en partie les violences.

Je reconnais l’avoir frappée avec une ceinture, jamais avec un martinet. »

 Il poursuit en expliquant que sa fille cadette était « intenable ». Avant de lâcher dans un soupir : 

 Je regrette d’en être arrivé là. Je me suis laissé déborder pendant une période très difficile pour ma femme et moi à la suite de notre déménagement à Aincourt en 2015. On s’est retrouvés isolés dans cette maison, mon épouse ne parlait pas le français (elle est de nationalité chinoise, ndlr). Je ne savais pas comment faire pour gérer les situations de conflit entre les enfants. »

« On n’est pas passés loin du placement »

Si une mesure d’assistance éducative avait été ordonnée par le juge des enfants à la suite du signalement, la situation s’est aujourd’hui améliorée. 

Je suis convaincu qu’on n’est pas passés loin du placement, mais le temps a fait son oeuvre », a souligné Me Christian Gallon, l’avocat de la partie civile. 

« Il ne s’agit pas d’un dérapage, mais d’un contexte de violence permanent. Il y a des risques de réitération », a fustigé, pour sa part, la procureure de la République avant de requérir des peines de prison avec sursis de 12 mois contre le père et 10 mois contre la mère. Le tribunal les a respectivement condamnés à 8 et 6 mois d’emprisonnement avec sursis.


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