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Vendée : les incendiaires de radars condamnés

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A la mi-janvier, les destructions de radars se sont succédé en Vendée.

A la mi-janvier, les destructions de radars se sont succédé en Vendée. (©Le Journal du Pays Yonnais)

Le tribunal de La Roche-sur-Yon (Vendée) a condamné six personnes, lundi 4 février, pour l’incendie de deux radars automatiques à Tiffauges et Remouillé (Loire-Atlantique). Les trois femmes et trois hommes, âgés de 31 à 51 ans, se revendiquaient du mouvement des Gilets jaunes.

Quand ils se présentent à la barre du tribunal yonnais, les prévenus sortent de 96 heures de garde à vue. « Eprouvantes… » lâchent leurs avocats.

LIRE AUSSI : Vendée : plusieurs radars automatiques vandalisés

Opération Johnny

Le 15 janvier dernier, une réunion, « dite de convergence entre différents collectifs de Gilets jaunes », se tient à La Roche-sur-Yon.

L’opération Johnny est lancée. L’idée : allumer le feu au pied de chaque radar automatique vendéen. Le lendemain, celui qui est présenté comme « le leader du collectif de Boufféré » et son épouse ouvrent la porte de leur domicile aux manifestants locaux. Soufflent les instructions. « Je n’ai contraint personne », lâche le « porte-voix » à la barre. « Je leur ai dit qu’il y avait des risques ».

Les téléphones bornent ailleurs… comme à la télé

Deux équipes se forment. « On prend des pneus dans le garage, de la paille, des accélérateurs de feu… » Les téléphones restent à la maison. « Vous les avez fait sonner pour qu’ils bornent ailleurs qu’à proximité des radars », indique le président, Gwenolé Ploux. Une « habileté » tirée d’un « reportage à la télé ». En pleine nuit, deux voitures filent à Tiffauges et Remouillé.

Les deux radars flambent, comme neuf autres cette nuit-là, en Vendée. La brigade de recherches de la gendarmerie de La Roche remontera la piste des six coauteurs grâce à un témoin.

Il a vu une voiture partir précipitamment, tandis que le radar de Remouillé prenait feu.

LIRE AUSSI : Treize radars détruits en une nuit en Vendée

« On n’a pas réfléchi »

Face aux juges, le serveur, le boucher, l’ouvrière au chômage ou encore le forgeron disent leurs regrets. Le pompier volontaire avoue sa « honte ». Têtes basses et yeux embués. « On n’a pas réfléchi aux conséquences. C’était stupide ». Pris dans « le mouvement », victimes de « l’effet de groupe », ils ont « manqué de courage pour dire non ».

Anonymes, couverts par leurs surnoms – M. Ferrero parce qu’il emportait des chocolats, chouchou… – ils ont découvert leurs patronymes à l’appel du tribunal. « Effectivement, vous n’êtes pas des délinquants » souffle Gwenolé Ploux, rappelant les casiers vierges de cinq des six prévenus.

Mais voilà où ça mène de jouer aux gendarmes et aux voleurs. On est dans la vraie vie ! 

Une réalité qui tombe quand le président évoque la peine maximale de dix ans de prison. Et la note : un radar est estimé entre 60 000 et 80 000 euros.

« Tous sont dans des situations sociales complexes », appuie une avocate. « Isolés, ils ont trouvé un groupe qui leur propose de montrer qu’ils sont là ». Ce « besoin de reconnaissance » qui les a menés trop loin. « Beaucoup trop loin », soufflent plusieurs prévenus. Certains se sont d’ailleurs, depuis, désolidarisés du mouvement. « Il est inutile de s’acharner, ils ont compris la leçon ».

Les peines tombent

Le tribunal a condamné le « porte-voix », qui cumulait sept mentions à son casier, à huit mois de prison, dont quatre avec sursis. Huit mois de sursis tombent pour son épouse et une autre prévenue. Les trois autres prévenus écopent de six mois de prison avec sursis. Le 7 mai prochain, une autre audience fixera les dommages financiers réclamés par l’Etat.


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