Le prix de la future autoroute Castres-Toulouse, qui doit être mise en service en 2025, pourrait se monter (finalement) à 8,5 euros le trajet aller… (©Illustration/Fotolia)
Si la Ligne à grande vitesse Bordeaux-Toulouse devrait être repoussée à l’horizon 2040, crise des finances publiques oblige, le dénouement d’un autre projet régional « serpent de mer » est attendu à une date plus rapprochée. Il s’agit de l’autoroute Castres-Toulouse.
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Projet inscrit dans la future loi mobilités
Classée parmi les projets prioritaires de transports sous le quinquennat de François Hollande et confirmée depuis le début du mandat par Emmanuel Macron, déclarée d’intérêt public en juillet 2018 par le gouvernement, l’autoroute a été inscrite dans le projet de Loi d’orientation des mobilités (Lom), dont les discussions devraient discuter à l’Assemblée nationale fin mars 2019. Une loi qui pourrait être nourrie des contributions issues du Grand Débat National, a précisé Elisabeth Borne, la ministre des Transports.
Un coût de 457 millions d’euros en 2015
Dans un contexte axé sur les transports en commun et l’environnement, l’autoroute Castres-Toulouse (qui doit traverser sept communes de la Haute-Garonne et 17 du Tarn), si elle est défendue par nombre d’élus tarnais et le milieu économique, est aussi vertement critiquée par des associations et des collectifs. Un projet qui coûtait, en février 2015, 457 millions d’euros hors taxes. « Et même 500 millions d’euros dans quelques années ! Ce projet sera négatif pour l’environnement et pour le bilan socio-économique. Et pour un gain de temps limité de dix minutes sur un projet de 62 km », estime Frédéric Manon, membre du collectif RN126 et de l’association France Nature Environnement (FNE).
Quel gain de temps ?
Les pouvoirs publics annoncent, de leur côté, un « gain de temps de l’ordre de 35 minutes sur la totalité du trajet ». « La Dreal (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement, rattachée à la préfecture) parle d’un report de trafic, de la RN 126 vers l’autoroute, de 70%. Or, le trajet Puylaurens-Verfeil, c’est à peine 8000 véhicules/jour, et 5000 sur l’axe Puylaurens/Toulouse », indique Frédéric Manon.
Détails du projet d’autoroute Castres-Toulouse présentés lors de l’enquête publique. (©Capture d’écran)
De 7,50 euros le trajet…
En cas de réalisation, le projet devrait être confié à un gestionnaire privé, qui pourrait être Vinci. Avant même le premier coup de pioche, le prix annoncé du péage fait grincer des dents. Dans l’enquête publique, il est question d’un tarif de 7,5 euros l’aller, donc 15 euros l’aller-retour. Un coup dur quand, dans le même temps, la liaison Toulouse-Albi, de la capitale de l’Occitanie vers la préfecture du Tarn, est à 1,50 euro, et que le prix pour rallier les stations de ski des Pyrénées haut-garonnaises est de 5,50 euros (sortie Montréjeau sur l’A64)…
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… à 8,50 euros ?
Un tarif élevé… qui devrait être revu à la hausse. Dans une lettre ouverte adressée en décembre 2018 au Premier ministre Edouard Philippe et à Elisabeth Borne, France Nature Environnement évoque un coût aller-retour… de 17 euros ! Les explications de Frédéric Manon :
Le tarif de 15 euros aller-retour est le montant indiqué, à euro constant, lors de l’enquête publique en 2015. C’était aussi le même prix annoncé lors du débat public en 2012 ! Or, avec l’évolution du coût de la vie et de l’inflation du prix des péages, de l’ordre de 1 à 2% par an, on peu s’attendre à voir ce prix grimper de 20% en 2025. Donc de 2 à 3 euros supplémentaires l’aller-retour.
Le spectre de Pau-Langon…
Pire, le prix estimé par FNE et le collectif RN126, 8,50 euros l’aller simple, pourrait être identique au prix du trajet entre Tarbes (Hautes-Pyrénées) et Toulouse. Mais vous faites près de 150 km d’autoroute sur ce trajet, contre 62 entre Castres et Toulouse… Une mauvaise publicité alors que les tarifs des péages vont encore augmenter au 1er février…
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Le spectre du « bide » de l’une des dernières autoroutes réalisées en France, l’axe A 65 reliant Pau (Pyrénées-Atlantiques) à Langon (Gironde), va-t-il resurgir ? Même s’il commencerait à être rentable mis en service fin 2010 et qui coûte à chaque automobiliste 23,40 euros pour 150 km.