
Eoduard Philippe est revenu en Seine-et-Marne, à Coubert, défendre sa mesure des 80 km/h, là où il l’avait annoncé pour la première fois il y a un an (©archives – Le Pays Briard)
La mesure a un an. Impopulaire dès son origine, elle a peut-être été un déclencheur chez certains participants des Gilets jaunes, à l’époque où le mouvement était surtout lié à l’automobile. Cette mesure, c’est celle de la réduction de la vitesse sur route nationale à 80 km/h. Et le moins que l’on puisse dire après onze semaines de mouvement social est qu’elle se fissure. Au point qu’hier lundi le Premier ministre Edouard Philippe est revenu là où il avait annoncé sa mesure , en décembre 2017 : en Seine-et-Marne, à Coubert. Le Premier ministre s’est rendu au centre de réadaptation de Coubert, pour « échanger avec des poltraumatisés de la route, des équipes de secours, du personnel médical et des forces de l’ordre ». L’occasion d’annoncer également ses chiffres de la mortalité sur les routes. Selon nos confrères de La République de Seine-et-Marne, ce sont 116 vies qui ont été épargnées sur les routers depuis le 1er juillet dernier, date où les 80 km/h sont devenus effectifs.
« Au cas par cas »
Une opération service après-vente pour le Premier ministre d’autant plus nécessaire que les 80km/h ont été remis en question à plusieurs reprises depuis la naissance des Gilets Jaunes. Jusqu’au sommet. Emmanuel Macron avait laissé la porte entreverte à un éventuel retour au 90 km/h, notamment lors du premier Grand débat organisé face à 600 maires, dans l’Eure, à Grand-Bourtheroulde. Un retour qui serait attendu par les élus locaux, dont fait partie le président du Département de Seine-et-Marne, Patrick Septiers. Ce dernier indiquait lundi matin au micro de France Info vouloir que l’Etat prenne « en considération les Départements pour adapter cette mesure en fonction du terrain ». Il expliquait : « Il ne s’agit pas de remettre le 90 partout. Il faut étudier les choses au cas par cas, territoire par territoire. On voit que des endroits à 80 km/h ne sont pas justifiés ». Le président du Département entendait évoquer le sujet avec le Premier ministre lors de sa visite : « On prend des mesures sans concertations et après on s’aperçoit qu’on aurait mieux fait de discuter avant, de réfléchir de façon consensuel et de prendre des décisions ensuite. Peut-être qu’il y a certains endroits où il faut limiter à 80, peut-être même à 70, parce que c’est dangereux. Par contre il y a des endroits qui ne sont pas accidentogènes, pourquoi les mettre à 80. Il faut du bon sens ». Le Président de Seine-et-Marne s’est dit prêt à collaborer avec les services de l’Etat : « Si des discussions et aménagements sont possibles, nous prendrons notre part ».