
L’école des Terrasses (5 795 m²) n’occupe plus cette fonction depuis la rentrée de septembre. Quatre classes et salles annexes sont vides, tout comme la cantine et le gymnase. Quelques associations, comme le club de photo ou d’échecs, utilisent des salles à l’étage. (©L’Éclaireur)
L’ancienne école des Terrasses, le centre culturel Aristide Briand, les anciens bains douches, le chapelle de l’hôpital, l’ancien immeuble du CCAS, la ferme de la Borderie, des immeubles de la rue du château… Tous ces bâtiments de Châteaubriant (Loire-Atlantique) ont aujourd’hui un point commun. Ils sont soit inoccupés (ou très peu utilisés), soit à l’abandon, depuis parfois quelques années.
Le potentiel de ces bâtiments, dont certains sont de très grande taille (le centre Aristide Briand fait 4 270 m² !), est pourtant bien réel.
Des « réflexions en cours »

Le centre Aristide Briand, malgré sa grande taille, est aujourd’hui utilisé par quelques associations, comme le club d’escrime. Mais il est sous-exploité au vu de son potentiel. (©L’Éclaireur)
Contactée par nos soins pour en savoir plus sur le devenir de ces bâtiments, l’équipe municipale répond par la voie de la première adjointe Catherine Ciron :
Des réflexions et des projets sont en cours et nécessitent avant toute communication des compléments d’analyse. C’est un souci pour la municipalité de trouver une destination appropriée à ces bâtiments. Aujourd’hui, des projets sont en cours de discussion et il est prématuré d’en dire plus.
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Réaménager un local est parfois bien plus cher
Récemment, le Quai des entrepreneurs est sorti de terre. En 2019, les travaux du nouveau centre socioculturel devraient aussi débuter dans le quartier de la Ville aux Roses.
Et ce n’est peut-être pas pour rien que de nouveaux équipements sont construits, alors même que beaucoup de bâtiments existants sont vacants. Réaménager un local peut parfois coûter bien plus cher à une municipalité (notamment si la présence de produits toxiques, tel l’amiante, est révélée dans les murs) que de construire un nouvel équipement répondant à toutes les normes (de sécurité et d’accessibilité).

Les anciens bains douches (147 m²) sont à l’abandon, rue des Déportés résistants. Mais ils ont un potentiel architectural certain et toute une histoire ! (©La Voie citoyenne)
Les élus de la minorité de La Voie citoyenne se sont aussi penchés sur cette question. La mairie leur a ainsi fourni la liste du patrimoine bâti de la ville. Et ils ne manquent pas d’idées, comme le précise Bernard Gaudin.
On ne se prononce pas sur le devenir de tel ou tel équipement, de ce qu’on voudrait en faire, car on ne connaît pas toute l’histoire des bâtiments. En revanche, pour nous, il y a de réels besoins à Châteaubriant. Peut-être que certains de ces bâtiments vacants pourraient répondre à ces besoins. Mais peut-être pas. »
La Maison des associations, « une priorité »
L’opposition cible quatre besoins prioritaires. Tout d’abord une Maison des associations, « qui nécessite un lieu approprié au tissu associatif ». Ensuite, un local pour les jeunes. « Pourquoi pas dans un immeuble du centre ? Tous ne sont pas propriété de la mairie, mais c’est un besoin fondamental dans une ville comme la nôtre. »

Quel avenir pour la ferme de la Borderie, d’une surface de 1 218 m² ? Aujourd’hui, la longère est vide et à l’abandon. (©L’Éclaireur)
Selon eux, un lieu pour l’hébergement d’urgence manque aussi cruellement.
Toutes les communes de notre taille en ont un. Il pourrait accueillir des personnes temporairement, qui sont dans une situation de rupture familiale, des migrants… Par ailleurs, l’association Une Famille un toit a fait une proposition en ce sens pour réhabiliter un bâtiment en ville. »
Une solution dans le privé ?
L’ancien CCAS (Centre communal d’action sociale), bâtiment de 611 m² situé rue du château, pourrait répondre à ce besoin. Mais son état est préoccupant (son toit est bâché pour éviter des infiltrations d’eau).
Rue Pasteur, à l’étage du local du bridge-club, il y a aussi de la place pour un logement ou un commerce.
Dans le centre, rue Aristide Briand, « on pourrait aussi mettre en place un vrai plan sur l’habitat ». Les élus de l’opposition, Nelly Boucherie et Marie Humeau, aimeraient aussi bénéficier « d’un vrai lieu d’exposition. Est-ce la fonction du Marché couvert ? Il pourrait redevenir une halle, un lieu d’accueil des commerçants. Du coup, il faudrait trouver un autre lieu pour des expositions. »

La rue du château est assez révélatrice, puisque plusieurs bâtiments sont vides. C’est le cas de ce logement de deux étages, d’une surface de 155 m². Plusieurs maisons sont dans le même cas, au pied des remparts du château. (©L’Éclaireur)
À l’heure où les budgets sont de plus en plus serrés, quand le coût de la reconstruction ou du réaménagement est souvent trop important, la solution est-elle à trouver dans le privé ?
Ça serait une possibilité, mais ce n’est pas simple de trouver des personnes intéressées. Mais on trouve qu’à Châteaubriant, on attend trop les opportunités. On parle souvent d’urbanisme, mais les lieux sont rarement évoqués. Alors que le nombre de bâtiments vacants est important. »
Si la mairie ne souhaite pas encore communiquer sur le sujet, on sait que des travaux devraient être entrepris, notamment grâce au plan Action cœur de ville.
La rénovation de l’habitat dans le centre-ville ou encore la rénovation du Marché couvert figurent bien dans les projets à court terme. Reste que pour trouver une nouvelle vocation à tout la patrimoine vacant, il faudra sans doute de nombreuses années.
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