Les voitures ne pouvaient pas accéder pendant plus d’une heure au drive de l’établissement. (©Le Petit Bleu des Côtes d’Armor)
Les Gilets Jaunes ont commencé par barrer l’accès au drive du Mac Do. (©Le Petit Bleu des Côtes d’Armor)
Après une manifestation qui a réuni une centaine de personnes dans les rues de Dinan, la veille, les Gilets Jaunes ont décidé de s’en prendre à un « symbole du capitalisme », dimanche 16 décembre en début de soirée, à l’heure où les clients se rendent au drive pour acheter leur repas à emporter.
Ils ont commencé, vers 17h30, par barrer les entrées du parking du Carrefour de Quévert, près de Dinan, par lesquels on accède au restaurant, à l’aide des chariots de la grande surface.
Les gendarmes rangent les chariots
Les gendarmes ont dégagé les chariots de course qui bloquaient les entrées. (©Le Petit Bleu des Côtes d’Armor. )
Les gendarmes de Dinan, arrivés quelques minutes plus tard, ont, par eux-mêmes remis les chariots à leur place.
Les Gilets Jaunes, au nombre d’une bonne cinquantaine, se sont ensuite contentés de filtrer les entrées, empêchant les automobilistes de passer par le drive mais les laissant se rendre dans l’enseigne à pied.
Petit à petit, alors que les renforts du PSIG (peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie) étaient arrivés, les manifestants ont desserré l’étau, distribuant des flyers jaunes qui exigent la mise en place d’un référendum d’initiative citoyenne.
Quelques conducteurs énervés
Un conducteur s’est énervé contre un Gilet Jaune qui l’empêchait de passer et qui est aussitôt écarté par les gendarmes. (©Le Petit Bleu des Côtes d’Armor)
Pas d’incident à déplorer alors que la nuit était tombée sur le site, hormis un automobiliste qui a fait le forcing face à un Gilets jaune qui se plaçait devant son capot ou une luxueuse voiture de sport, au rond-point du Carrefour, qui a dangereusement accéléré après une discussion tendue avec un manifestant.
« Mangez plutôt une crêpe »
Un responsable du restaurant a discuté quelques instants avec le groupe, lui demandant de bien vouloir laisser ses salariés accéder à leur travail :
Aucun problème, on ne veut pas les empêcher d’aller travailler. Ici, on sensibilise les gens, on ne les empêche pas d’entrer. »
Les Gilets Jaunes n’étaient pas tendres pour autant avec l’enseigne américaine même s’ils se souvenaient que quelques jours plus tôt, « un de ses représentants avait apporté du café au rond-point de l’Aublette » où est situé leur camp de base.
« Allez plutôt manger une bonne crêpe bretonne au sucre en ville », était-il notamment conseillé aux automobilistes.
« Faire baisser le chiffre d’affaires »
« Notre présence ici, va faire baisser leur chiffre d’affaires qui est important le dimanche », assume clairement un des porte-parole.
Les Gilets Jaunes invitaient les automobilistes à aller plutôt dans un restau qu’au Mac Do. (©Le Petit Bleu des Côtes d’Armor)
Le mouvement dit pourtant ne pas vouloir nuire au commerce. Mais la réponse est prête :
Une de nos banderoles invite les gens à « aller au resto » tandis que sur une autre est écrit « Mac Do paie tes impôts ». On veut privilégier les petits restos au détriment des multinationales. Maintenant, nous allons mettre les points sur les ‘i’ et mener des actions contre les grandes enseignes. Ce sont elles qui, exaspérées, feront plier Macron. Nous restons mobilisés, un dimanche soir, à dix jours de Noël. »
Les Gilets Jaunes ont choisi Mac Do comme cible. (©Le Petit Bleu des Côtes d’Armor.)
À 20h, les manifestants étaient encore présents et attendaient que les forces de l’ordre les délogent.
Un major de la gendarmerie leur faisait tout de même remarquer, en réaction à certains propos, que, depuis le début du mouvement à Dinan, les militaires n’ont jamais fait usage de gaz lacrymogène.
La veille, des Gilets Jaunes se sont même rendus à la gendarmerie, place Duguesclin, pour offrir des oranges aux gendarmes et discuter avec eux.
La manifestation a pris fin à 21h. Les Gilets Jaunes l’estiment positive : « Beaucoup de gens ont fait demi-tour quand on leur a expliqué nos revendications », résume un porte-parole.