
Depuis le 14 janvier 2019, des fouilles archéologiques sont en cours au pied de la cathédrale de Rouen (Seine-Maritime). (©JB/76actu)
Le travail minutieux de l’équipe de l’Inrap (institut national de recherches archéologiques et préventives) attire l’œil des passants, au pied de la cathédrale de Rouen (Seine-Maritime). Depuis lundi 14 janvier 2019, des fouilles archéologiques sont en cours avant que les ouvriers ne lancent le chantier d’aménagement du parvis. L’Inrap a déjà fait de belles découvertes.
Reconstituer l’histoire de la ville
Les fouilles archéologiques sont un préalable inévitable dans les chantiers du cœur historique rouennais. Ces recherches, au pied de la cathédrale, étaient prévues dans le programme des travaux. L’équipe de l’Inrap a donc trois semaines pour reconstituer des pans d’histoire de la ville, en creusant (pas trop profondément) le sol sous les pavés.
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« On savait que le quartier avait été détruit, brûlé en 1944 », explique Bénédicte Guillot, l’enthousiaste responsable scientifique des fouilles en cours. En témoigne par exemple, les petites bouteilles de médicaments calcinées ou la plaque de la rue du Change, retrouvée lors des fouilles. La responsable scientifique poursuit :
On savait également qu’il y avait des caves grâce à un inventaire exceptionnel réalisé en 1940. Cela nous permet de refaire le plan du quartier tel qu’il était à l’époque.
Difficile en effet de croire que pendant longtemps, ce quartier était très dense, avec des bâtiments construits très près de la cathédrale.
Des vestiges du Moyen-Âge et un bunker
L’équipe de l’Inrap a donc exhumé certaines de ses caves, qui lors de la Seconde Guerre mondiale pouvaient abriter les habitants. Mais il apparaît aux scientifiques que certaines de ces fondations sont bien antérieures. « Certaines datent probablement du Moyen-Âge », note Bénédicte Guillot, qui regrette, avec le sourire :
On aimerait bien creuser plus profond pour en voir davantage. Mais on n’a pas le droit de creuser au-delà d’un mètre.
Une autre structure, plus récente, a également été déterrée. Une sorte de bunker en béton armé, probablement bâti par les Allemands.
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Des recherches à poursuivre au pied de la cathédrale
Les fouilles vont donc se poursuivre jusqu’au début du mois de février, pour recoller les morceaux de l’Histoire. Ensuite, les ouvriers prendront le relais pour donner un nouveau visage au parvis de la cathédrale.
D’autres fouilles auront lieu en juillet, au pied de la cathédrale, du côté de la place de la Calende et de la rue des Bonnetiers. L’excitation est déjà présente dans les rangs des agents de l’Inrap puisque ce futur chantier pourrait mettre au jour des vestiges de l’ancien Hôtel-Dieu de la Madeleine. Contrairement aux fouilles actuellement en cours, celles de juillet seront accessibles au public lors d’une visite.
• EN IMAGES. Des fouilles archéologiques au pied de la cathédrale de Rouen :





