
Pierre Cuypers, sénateur de Seine-et-Marne, depuis 2016.
« Je ne peux passer sous silence la situation dans laquelle notre pays se trouve. » Ce sont les mots de Pierre Cuypers, sénateur de Seine-et-Marne depuis 2016.
« On a certes gagné la coupe du Monde, mais on a fini avec des événements qu’on ne peut taire. On ne peut pas considérer qu’on puisse réitérer en 2019 », ajoute-t-il.
« Une honte pour mon pays »
Selon lui, le pays a été « meurtri par ces manifestations mal contrôlées. J’ai honte pour mon pays d’avoir vu ces images, et de voir comment les forces de l’ordre ont été malmenées, brutalisées. Mais si les choses se sont passées de cette manière, c’est peut-être que les ordres n’ont pas été donnés là où il fallait, quand il fallait. Ceci ne doit plus se reproduire, la France est un si beau pays. Gardons-le, protégeons-le, soyons unis. »
Les sénateurs avaient déjà demandé à l’État et au gouvernement de geler les taxes et leurs augmentations, notamment celle de la CSG, ce qu’ils ont réitéré en novembre 2018, lors de l’élaboration du budget.
Mais nous n’avons pas été écoutés, alors que nous savions que les citoyens descendraient dans la rue. Les gens ne peuvent plus résister à la pression, et on ne voit pas de réduction des dépenses.
La ruralité balayée
Selon lui, le problème important est celui de la ruralité, qui est, dit-il, « complètement balayée par les lois, qui sont faites sur des critères urbains » : la limitation à 80 km/h, la fiscalité des collectivités locales…
Pierre Cuypers souligne :
Nous demandons une visibilité sur les projets lancés, comme la suppression de la taxe d’habitation. Je veux bien revoir la Constitution, mais il faut qu’elle soit respectée à tous les niveaux de l’État.
Il ajoute :
Certains disent qu’il faut faire des économies pour avoir plus de ressources, et en même temps, exigent plus de services. De ce côté, on est aussi dans une situation paradoxale. Il faut que chacun soit face à ses réalités, et ce n’est pas facile.
« Arrêter cette spirale infernale »
« Il est nécessaire d’arrêter cette spirale infernale du déclin, de la défiance, et de la décadence de la France, même si notre pays a besoin de se réformer. Cette consultation citoyenne doit être suivie, c’est une chance. La France doit arrêter de cumuler les prélèvements obligatoires, le record de la dépense publique. Il faut remettre de l’ordre dans la maison, que les ronds points se mettent autour d’une table. »
Le sénateur de Seine-et-Marne a conclu son intervention par une citation d’Albert Camus : « Faites attention quand une démocratie est malade, le fascisme vient à son chevet, mais pas pour prendre de ses nouvelles. »
Il en est sûr, 2019 sera une année « utile ».