
Le Toulousain Benjamin Cauchy en lice aux élections européennes ? L’intéressé ne dit pas non. (©Capture d’écran / BFM TV)
Des Gilets jaunes libres à la politique, il n’y a qu’un pas ? Depuis le 17 novembre 2018, et l’émergence des Gilets jaunes, il est devenu l’une des figures médiatiques incontournables du mouvement.
En l’espace de deux mois, Benjamin Cauchy a été tour à tour « porte-parole de fait » des Gilets jaunes à Toulouse, avant d’être rapidement évincé par la base du mouvement en raison de ses convictions politiques. Il a ensuite créé deux mouvements : les Citrons jaunes, qui n’a pas pris pour le moment, et les Gilets jaunes libres, bannière sous laquelle il s’exprime depuis.
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« La seule option, c’est de revenir aux urnes »
Moins populaire chez les Gilets jaunes que d’autres figures médiatiques, comme Éric Drouet (qui rassemble environ 112 000 membres sur son groupe Facebook, contre 2 500 pour les Gilets jaunes libres) ou Priscillia Ludowski (27 000 membres), ce cadre commercial âgé de 39 ans qui vit dans la Ville rose n’en reste pas moins très présent, et pas seulement sur la toile… Benjamin Cauchy était à Toulouse lors de l’acte IX de la mobilisation le 12 janvier dernier, et devient de plus en plus actif sur les réseaux sociaux… en étant de plus en plus vindicatif contre Emmanuel Macron, et notamment au sujet du Grand débat national, qui débute mardi 15 janvier 2019 pour une durée de deux mois.
Le Toulousain explique à Actu Toulouse :
« Ce débat est plus une forme d’exutoire et de thérapie de groupe dans lesquels les Français vont pouvoir s’exprimer mais ça ne changera en rien son cap politique, notamment économique et social, dans lequel il reste plutôt discret dans sa lettre. Ce débat, on en attend pas grand chose. La seule option, au vu du climat de tension civil et politique qu’il y a dans le pays, c’est de revenir aux urnes, ne serait-ce que par le biais d’un référendum ».
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« Pas pour faire de la figuration »
Et à Benjamin Cauchy d’ajouter : « La classe politique doit absolument reprendre la main. On a des corps représentatifs qui sont aux abonnés absents depuis plusieurs semaines ». Et justement, cet ancien élu municipal UMP à Laon (Aisne), a reçu plusieurs propositions en vue des élections européennes. Il ne s’en cache pas. « Il y en a qui prônent la révolution et de faire table rase. Ça n’a jamais été mon cas et mon envie. Moi ce qui m’anime, c’est de transformer de l’intérieur la vie politique française ».
D’après nos informations, Benjamin Cauchy a été approché par Les Républicains, Debout La France et le Rassemblement National pour figurer sur une liste. Ce dernier acquiesce, sans donner de noms :
Plusieurs partis m’ont approché. J’ai eu des contacts, des échanges. À ce stade, je ne peux rien vous dire car rien n’est fait. Mon engagement politique ne serait en aucun cas être un prétexte à une colorisation jaune de leur liste. Si je m’engage, ça ne sera certainement pas pour faire de la figuration.
Et concernant le parti de Marine Le Pen ? « J’ai eu une approche. J’ai décliné », précise Benjamin Cauchy.
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Sympathisant de Debout La France
La tête de proue des Gilets jaunes libres ajoute : « Je suis un sympathisant de Debout La France, je ne m’en suis jamais caché. Je suis gaulliste avant tout. J’ai été convié la semaine dernière à la Galette des rois de Debout La France. Je m’y suis rendu parce qu’ils souhaitaient faire un échange sur le mouvement des Gilets jaunes. Si La République en marche (LREM) souhaite m’inviter à échanger, je serai ravi de m’y rendre. De la même manière, mercredi soir, j’irai faire un tour au meeting de Laurent Wauquiez (chef de file des Républicains, ndlr) à Quint-Fonsegrives (Haute-Garonne).
Il est donc probable de voir figurer ce cadre commercial en bonne place sur une liste d’un parti de droite souverainiste dans les prochaines semaines, en vue des élections européennes, qui auront lieu le 26 mai 2019. Benjamin Cauchy réfute par contre l’idée d’une liste qui ne rassemblerait que des Gilets jaunes.
Cela serait une grave erreur stratégique d’enfermer les Gilets jaunes dans une seule et unique liste. Sur la question migratoire, sur la question de la France dans l’Europe et même sur la question de la fiscalité parfois, il y a des divergences. Ce que je retiens surtout de ce mouvement des Gilets jaunes, c’est que les Français se sont réappropriés la politique.